Ce tronçon, un peu endormi, va probablement se réveiller. 3 infrastructures hôtelières en travaux vont bousculer sa relative léthargie.
Tout d’abord l’Hôtel d’Husseren qui, après un changement de propriétaire, doublera sa capacité d’accueil avec un nouvel espace forme, piscine et spa. Il est désormais exploité par un groupe hôtelier strasbourgeois, la holding Patrimmo détenue par la famille Chenevelle.
À quelques encablures, un projet qui a mis plus de 10 ans à sortir de terre, Losium à Vœgtlinshoffen : ce sera un hôtel-spa 4 étoiles d’une centaine de chambres réalisé par un consortium autrichien qui verra enfin le jour.
À Rouffach, le célèbre Château d’Issenbourg a été repris par la famille Cathiard propriétaire du domaine Smith Haut Lafitte et fondatrice des produits cosmétiques « Sources de Caudalies ». Issenbourg rejoindra ainsi les châteaux d’Artigny, Choiseul et les sources de Cheverny avec l’établissement phare adossé au Château Smith Haut Laffite. Avec quelque 300 chambres, réactualisées ou nouvelles, ce secteur sud va s’ouvrir à un tourisme plus chic, plus haut de gamme.
Certains acteurs locaux auraient aimé qu’il garde une certaine quiétude et les plus véhéments redoutent un envahissement hostile.
Il existe une mode des caveaux qui sont à la route des vins ce que les winstubs sont à la ville. Celui de Hattstatt, le caveau des Seigneurs, vient de changer de propriétaire et pourra tirer son épingle du jeu dans cette nouvelle donne. Celui d’Orschwihr, plus au sud, pourra tranquillement continuer à servir ses tartes à l‘oignon, salade vigneronne et pâté en croûte. Les restaurants bien implantés comme le Cheval Blanc à Westhalten pourront se repositionner.
Au niveau viticole, le secteur dispose de bons faiseurs prêts à recevoir cette nouvelle clientèle : les Zusslin, Dirler-Cadé, Muré et Schlumberger seront au rendez-vous.
La route des vins se poursuit jusqu’à Thann et son Grand Cru Rangen, réveillé et stimulé en son temps par Léonard Humbrecht.
Mais sur la route, avant Thann, il y a encore Les Violettes à Thierenbach de l’ex-coiffeur à domicile Philippe Bosc, et à Wuenheim le domaine Ollwiller qui a été repris par la famille Mack, fondatrice de l’Europapark. Ces investisseurs, plutôt exogènes au secteur, font croire au potentiel du Sud du vignoble alsacien. Ils apportent un savoir-faire, déjà expérimenté ailleurs et feront grimper le niveau de l’offre touristique. Il appartiendra aux locaux de prendre le train en marche. Les vallées du Sud avaient suffisamment souffert lors de l’abandon du textile.
Bernard Kuentz