mercredi 16 octobre 2024
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Bergheim – L’élégance singulière du béton

« Si dans ta vie t’as pas de béton...t’as raté ta déco. #Beton #chambredhotes #concrete ». En une accroche nervurée, Catherine Lassiat assoie sa philosophie sur son Insta « Le4 lebeton lachambredhotes ». Et, en un fin trait de plume, strie au passage le cadran de la Rolex d’un Jacques Séguéla à la délicatesse très éloignée de son esprit créatif.

Passée par l’hôtellerie-restauration et le vêtement, Catherine décide un jour de changer de rythme de travail et se laisse happer par un tuto YouTube. Le béton est la matière choisie. « Je cherchais surtout un truc à faire de mes mains, une occupation ». Pourquoi ce matériau ? Parce que sa texture lui a toujours parlé, et sans doute aussi pour l’intérêt qu’elle nourrit pour l’architecture, à commencer par celle de l’urbaniste, décorateur, peintre et sculpteur Le Corbusier.

RÉCHAUFFER L’IMAGINAIRE

Premiers essais, premiers conseils auprès d’amis plus expérimentés. Dans son petit atelier de 15m2, non loin de cette chambre béton qu’elle loue aux touristes de Bergheim, son appétence pour un design sobre et élégant la dévie des tutoriels digitaux vers de séduisantes créations dans lesquelles elle se révèle. Roses, Lego, socles et pieds de lampes, portes smartphones ou stylos, mise en rencontres de Minions, Spidermen, Tintin, Milou, Dupond et Dupont délicatement plantés dans le brut d’une imagination inspirée des travaux de l’artiste suisse Plonk et Replonk, vases et contenants graphiques aux lignes géométriques pures… les proches et les amis sont conquis, l’encouragent à poursuivre et à partager ses créations, ici ou dans quelques petites boutiques, sans jamais nuire à son rythme tantôt lent, tantôt rapide, c’est selon.

Minions d’inspiration Plonk et Replonk. / ©CL

Pour les moules, pour les cadres, la démarche créative est à l’identique. Bien sûr, certains sont achetés « quand la forme me séduit » mais là n’est pas la règle. Le bois, qui imprègne de ses nervures le matériau brut et le magnifie a ses faveurs, mais « n’importe quel contenant de récupération, plastique, emballages cartonnés, jusqu’à une boite de Haribo ou un pack de lessive » peut donner vie à ses créations. L’une de ses dernières, une bougie d’un peu plus de 1 mètre de haut a pris pour moule un de ces cartons épais qui servent à rouler tapis et moquettes. Une seconde vie pour eux, mais peut-être aussi pour elle, qui d’un matériau souvent jugé froid réchauffe l’imaginaire et les intérieurs des âmes de Bergheim.

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