Qui l’eût cru, le populaire existe à Colmar ! Loin des instances juridiques guindées et du très chic Champ de Mars, nous voilà sur cette petite place Haslinger, avec l’estaminet Hammerer, une institution. Ici les « municipaux » et les ouvriers des alentours venaient tôt le matin au comptoir pour le café avec le schnaps. Le chiffre d’affaires du matin était important, mais l’époque est révolue. C’était aussi un QG de l’ancien maire Gilbert Meyer qui aimait y prendre la température de sa ville, le lundi matin.
Dans cette maison fondée par Jean Warth en 1964, reprise par son fils Jean et son épouse Hélène en 1983, puis par leur fils Cyrille qui le dirige depuis 2019 avec sa compagne Marie, l’ambiance est conviviale, la décoration typiquement alsacienne, mais le personnel manque à l’appel, comme partout. Les plats sont copieux et de qualité. On navigue entre la Winstub et la Wertschaft.
Cyrille Warth a dû s’adapter à la situation, le matin il prépare avec le cuisinier et à midi il change de rôle et assure le service avec Marie. La mécanique est rodée pour le déjeuner, simple, bon et vite servi. Ça dépote et pas le temps de raconter des histoires. Pour le soir, la carte change, des tartes flambées, mais aussi des soirées bouillabaisse, cassoulets ou carpes frites, proposées à un rythme calendaire. Les frites aussi sont faites maison, entre 15 et 20 kg par jour, elles ont été encensées par Gilles Pudlowski de passage ici. Il y a aussi une grande fidélité aux fournisseurs, les 3 générations sont restées clientes aux 3 générations de la réputée boucherie Jauss à Sundhoffen. Une équipe de tournage de télé japonaise a choisi le restaurant de la place Haslinger parce qu’il propose de la cuisine traditionnelle alsacienne dans ce cadre rustique.
Salade de chèvre chaud suivi d’une escalope pannée avec frites pour le plat de ce jour avec dessert à 15,20€ et la tête de veau proposée à 15,90€, les tarifs sont en concordance, très populaires, c’est ce que nous avons apprécié.