vendredi 31 janvier 2025
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À Turckheim, les petites histoires qui ont fait la libération

Toute période est composée de petites choses, qui, ensemble, tissent la grande trame de l’Histoire. La libération de la Poche de Colmar ne fait pas exception. À Turckheim se trouve justement un musée qui rend hommage aux acteurs de ces événements.

1994, 51 ans après la libération. Deux jeunes Alsaciens passionnés d’Histoire et collectionnant des objets de la Seconde Guerre mondiale décident d’ouvrir un musée. Le Musée Mémorial des Combats de la Poche de Colmar. « Il a une vocation culturelle, historique, et pédagogique », explique son président, Jean-Marc Weckner. Mais ce musée conte surtout « les histoires derrière l’Histoire. Parce que, ce qui est important, c’est de rendre hommage à ceux qui se sont battus chez nous ». Dans ce lieu habité, chaque objet, chaque mannequin, a sa fable. Environ 150 QR code sont répartis sur les vitrines, renvoyant vers ces histoires. « Les jeunes savent peu de choses de ce qui s’est passé dans la Poche. Or, c’est chez nous. Transmettre, c’est ne pas oublier ce qu’il s’est passé », ajoute le passionné.

Le Musée Mémorial des Combats de la Poche de Colmar est situé à Turckheim, rue du Conseil. / ©Documents remis
Un lieu de mémoire

Néanmoins, il admet un regain d’intérêt pour ces événements depuis quelques temps. Cela se ressent au niveau de la fréquentation : « En 2024, nous avons battu notre record de 21 131 visiteurs, avec plus de 23 000, dont pas mal d’Américains », note-t-il. À l’occasion de croisières sur le Rhin, des touristes font escale au musée : « Ils représentent 14 000 personnes par an », confirme le président. Cet intérêt croissant n’est sans doute pas étranger aux 80 ans de la libération de la Poche de Colmar, célébrés cette année. « C’est un anniversaire particulier, parce que le 85e, il n’y aura presque plus de survivants. Le 90e, je n’ose même pas y penser », avoue-t-il. Un constat qui renforce la nécessité de l’existence de ce musée. Pour que ces histoires ne tombent pas dans l’oubli.

Le hall d’entrée du musée. / ©Documents remis

L’info en plus

« Un jour, des Américains sont venus. Un monsieur m’a donné 2 lettres : un courrier personnel de son père et l’historique de son régiment. J’ai alors vu que son papa faisait partie de la 28e division d’infanterie, et de la compagnie K. C’est sa compagnie qui a libéré Turckheim ! J’avais devant moi un fils de libérateur. Exceptionnel. Il nous a donné le calot de son père », raconte Jean-Marc Weckner.

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