jeudi 30 janvier 2025
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Colmar – À coup de crayon, Nicolas Mengus esquisse la libération

La cigogne n’a qu’une tête, voilà l’étrange titre d’une pièce de théâtre sortie dans les années 1990, par Igor Futterer, qui raconte la tragédie de l’Alsace occupée et nazifiée. Nicolas Mengus, historien et illustrateur, redonne vie à la libération.

En plus d’être historien, vous êtes aussi illustrateur, ce n’est pas commun ?

Je suis docteur en histoire médiévale. Je publie aussi des livres et des articles scientifiques pour le grand public sur les châteaux forts, le Moyen-Âge, la Seconde Guerre mondiale, les Malgré-Nous, ou sur l’antiquité. Et effectivement, je suis aussi illustrateur. J’ai notamment publié plusieurs séries de cartes postales sur les cigognes.

D’ailleurs, votre dernier projet, intitulé La cigogne n’a qu’une tête, mêle vos deux passions, l’histoire et l’illustration. De quoi s’agit-il ?

C’est, à la base, une pièce de théâtre d’Igor Futterer, un dramaturge strasbourgeois. Il l’a écrite à la fin des années 1990. Un jour, on s’est rencontré lors d’un colloque sur les incorporés de force. Il a vu que je dessinais et m’a proposé d’adapter sa pièce. C’est ainsi que l’aventure a commencé, et qu’on s’est retrouvé avec un storyboard de 1 656 dessins. Nous allons d’abord les imprimer sur roll up. Sur chacun, il y aura une soixantaine de dessins. Le texte a été traduit en Allemand pour toucher nos amis d’outre-Rhin, on espère y aller pour exposer.

L’affiche du projet d’illustrations de la pièce de théâtre La cigogne n’a qu’une tête. / ©dr

L’incorporation de force c’est un drame international. Nous voulons également faire des expositions itinérantes et intervenir en milieu scolaire, partager cette histoire avec les plus jeunes pour qu’elle ne soit pas oubliée, et faire reconnaître l’incorporation de force pour ce qu’elle a été : un crime nazi sous-estimé. Et pour résumer le sujet, on part de 1939 avec l’évacuation, jusqu’aux années 1950 et les procès de Bordeaux, en passant par la résistance et la déportation, en se basant sur des faits réels. Donc ce n’est pas à charge, les Allemands ne seront pas culpabilisés. On veut plutôt réunifier. Le projet est estampillé 80 ans de la libération, avec le soutien du ministère des Armées, du ministère de l’Éducation nationale, et de plusieurs associations. Nous serons au Parc Expo du 31 janvier au 3 février, avec les 10 premiers roll up, pour les commémorations.

Des illustrations sur roll up créées par Nicolas Mengus. / ©dr
Et après, quelle est la suite pour ce storyboard ?

Nous avons pour projet d’en faire un film, avec de vrais acteurs. Il y a déjà des pistes de réflexion. Mais on va déjà voir comment sont accueillis le storyboard et les expositions itinérantes, et si c’est bien reçu en milieu scolaire.

L’info en plus

Igor Futterer tourne aussi dans les milieux scolaires pour faire lire ou jouer sa pièce à des élèves. « Ils se prêtent admirablement au jeu », affirme Nicolas Mengus.

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