Elles sont trois, énergiques, tatouées et surtout, tatoueuses. Il y a Jennifer, la patronne, alias Jennys Tattoo Shop. Il y a aussi Marine, dit l’Encre Marine sur Instagram. Sans oublier Laetitia, en pleine reconversion et en formation au sein de ce « shop » où le rose domine, situé à Biesheim. Son nom d’artiste à elle, c’est Laet’incelle Tattoo.
Ce trio pétillant est à l’image du monde du tatouage dans sa globalité, un monde qui s’est grandement féminisé : « Quand j’ai commencé il y a 12 ans, c’était dur d’être une femme. Mais aujourd’hui, ce n’est plus du tout le cas, on nous laisse notre place », acquiesce Jennys.
Une passion ouverte à tous
Toutes les trois ont un parcours assez similaire. Jennys a travaillé à l’hôpital en tant qu’agent de service hospitalier, ou encore avec sa mère comme esthéticienne. Laetitia a elle aussi travaillé en milieu hospitalier. Quant à Marine, elle explique avoir « toujours dessiné sur tout, les murs, les habits, ma sœur (rires). Je n’ai pas envisagé de faire ce travail. À l’époque, le monde du tatouage, c’était du dark, souvent des mecs barbus avec des piercings », explique la jeune femme.

Alors après des études d’infirmière et un crochet par l’Eurométropole de Strasbourg, elle a fini par rejoindre sa sœur, fleuriste. C’est là qu’elle a rencontré Jennys puis qu’elle a, enfin, commencé à vivre de sa passion. Bien sûr, ces drôles de dames sont aussi tatouées : « C’est ouvert à tous. On peut tatouer des secrétaires, un mec de la tête aux pieds ou une personne de l’URSSAF, des profs », liste Marine. « Je trouve même qu’il y a beaucoup de femmes. À la convention de Colmar, je pense qu’il y en avait plus que d’hommes », estime-t-elle, faisant acquiescer Laetitia. « On doit avoir 90% de nos clients qui sont des femmes », ajoute Jennys. La féminisation du tatouage, voilà qui devrait inspirer les trop nombreux secteurs qui peinent encore à faire une place aux femmes.
L’info en plus
Jennys propose également du dé-tatouage et du recouvrement de cicatrice après cancer.