vendredi 22 novembre 2024
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Colmar – Richard Weiss, 30 ans de combat pour le bilinguisme

Un an après la parution de Quand je serai grand, je serai bilingue, le militant Richard Weiss publie la traduction allemande de son livre, une version adaptée et complétée de la première édition. Il y raconte trente années de travaux et d’archives qui montrent la difficulté à faire adopter le bilinguisme en Alsace.

L’ancien professeur de lettres modernes est parti d’un constat : il était impossible dans les années 80 de créer des classes bilingues en Alsace. Pourtant, en 1982, la circulaire Savary autorisait l’enseignement des langues et cultures régionales dès la maternelle et les expérimentations de classes bilingues : « Il y avait déjà des classes associatives qui enseignaient le basque ou le breton, l’Éducation Nationale avait dû suivre la cadence pour ne pas perdre trop d’élèves », confie Richard Weiss.

En Alsace, le discours est tout autre : « Depuis 100 ans, l’obsession est de franciser les Alsaciens. J’étais professeur de français, mais je défends notre dialecte régional qui est allemand », explique l’ancien professeur. Avec Tomi Ungerer et l’aide d’élus alsaciens et parents d’élèves, Richard Weiss fonde en 1990 l’association ABCM-Zweisprachigkeit.

30 ans de classes immersives

Les premières classes immersives ouvrent en 1991 à Ingersheim, Lutterbach, Saverne et Pulversheim. Aujourd’hui, l’Alsace et la Moselle comptent 13 écoles ABCM-Zweisprachigkeit avec des enseignements immersifs en allemand et alsacien : « C’est une immersion compensatoire : l’enseignement ne se fait que dans la langue faible puisque les enfants parlent déjà français à la maison », précise le fondateur.

Cette rentrée scolaire a vu naître l’expérimentation de classes immersives dans quatre écoles publiques alsaciennes, dont l’école des Tulipes à Colmar.

Richard Weiss en est heureux, mais pas encore tout à fait satisfait : « Il faut former plus d’enseignants, un seul maître ne peut pas enseigner le dialecte, l’allemand et le français sous peine de perdre en crédibilité. Encore aujourd’hui, les élus me disent qu’il est difficile de trouver des personnes bilingues », déplore-t-il.

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