Entreprise : NanoProtection. Secteur d’activité : imperméabilisant et chimie humide. « Hein ? » PDG : Turkawka. « Re- ». L’affaire s’annonce mal, sans compter que com’ et journalisme ne font pas bon ménage. Et pourtant…
Contre toute attente, cette histoire de nom entame l’entretien dans un fou rire partagé. La stratégie business des débuts aussi, quand Bertrand Turkawka dit un peu vite avoir racheté NanoProtection avec son associé Patrick Guebel sans trop savoir de quoi il en retournait… « En fait, non, on avait une appétence pour le produit, mais on était loin de s’imaginer ses possibles », se reprend-il. Car si la formule chimique développée par un laboratoire européen promettait de protéger vitres, tissus, vêtements et chaussures, 12 mois durant, quid ensuite ?
Bertrand Turkawka. / ©NANOPROTECTION
Premiers retours inattendus, celui d’un surfeur néo-calédonien qui demande si NanoProtection était en mesure de protéger son surf de l’eau salée et d’en augmenter la glisse ; dans l’industrie du ski vient l’idée de substituer leur produit au fartage. Dernier en date, un fabriquant de bombes aérosol, désireux de diminuer l’accroche des fluides à la paille.
« En fait, nous avons réalisé que le marché était aussi vaste que les besoins du quotidien, personnels, familiaux ou industriels », reprend Bertrand – origine géographique des demandes comprise : Europe, bien sûr, mais aussi Magreb ou Amérique du Nord, à commencer par le Canada où l’entreprise dispose déjà d’un revendeur. « Imaginez, même à Monaco, une femme de ménage nous a commandé 12 flacons pour faciliter l’exercice de sa fonction. Mais j’avoue, c’était une très grande maison », s’amuse Bertrand.
UNE R&D QUASI ILLIMITÉE
18 mois après sa relance, l’entreprise a déjà ses produits phares : protections textiles indoor et outdoor, de joints de carrelage, coffret anticalcaire, kit vitres extérieures, nettoyant verre et céramique, principalement utilisés par des particuliers qui se passent le mot sur le Net. Pour les professionnels, comme Eurotunnel, banques, skippers et organisateurs d’événements internationaux c’est l’association entre protection matérielle et sanitaire qui fait décoller le marché. Protéger pour 12 mois le moindre espace public en un coup de spray n’est pas mince économie.
En 2025, de nouveaux produits devraient faire leur apparition, dont un spray anti-graffitis auquel ne devraient pas manquer de s’intéresser nombre de municipalités. Mais d’ici là, renforcer la notoriété de la marque, au-delà du bouche- à-oreille, sera un autre enjeu. Bertrand le sait. Cette autre aventure ne fait que débuter.
