dimanche 24 novembre 2024
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Gérard Staedel – Fan de son club d’Alsaciens

Longtemps installé professionnellement en Allemagne, Gérard Staedel a tout naturellement rassemblé les Alsaciens autour de lui en y créant un club, avant de rallier l’Union internationale des Alsaciens. Devenu président, il continue de fédérer les Alsaciens du monde entier pour la sixième édition de l’Alsace Fan Day. Avec des partenaires aussi prestigieux que la CeA, les Offices de tourisme et l’ADT, l’industrie hôtelière (l’UMIH) et agroalimentaire (l’ARIA avec les Escales alsaciennes) ou la marque Alsace, l’Alsace Fan Day fait rayonner la région au-delà de ses frontières.

D’où venez-vous et par où êtes-vous passé avant de lancer l’Alsace Fan Day (AFD) ?
Je suis d’Alsace du Nord, de Durrenbach, et je suis né à La Walck, en 1953, c’est un chiffre rond cette année. J’ai fait le lycée à Haguenau, puis Sciences-po et mon service militaire, de l’école de cavalerie de Saumur à lieutenant-colonel de réserve dans la gendarmerie. Professionnellement, j’ai commencé—et terminé—au Crédit Mutuel : 42 ans de banque dont 25 à Francfort, où j’ai créé le groupe Crédit Mutuel-CIC et ouvert huit agences en Allemagne. Un an avant ma retraite en 2016, je lance ma société Alsace first pour aider les entreprises dans l’export, en pensant bien m’occuper, mais entre-temps j’ai trouvé de quoi faire (sourire).

À Francfort, vous montez votre premier club des Alsaciens, c’est comme ça que tout a commencé ?
J’ai créé le premier club à Francfort en 1992, puis cinq autres, Stuttgart, Munich, Berlin, Hambourg, Düsseldorf, mais je ne savais pas qu’il y avait une Union internationale des Alsaciens (UIA). Des amis à New York en ont parlé au président, François Brunagel, qui est aussi né à La Walck—il y a un nid dans le coin (rires) ! L’UIA a été créée en 1981, je l’ai intégrée en 1994, et j’en suis devenu président en 2009, au départ de François.

Lors de l’AFD 2022, l’association UIA-AGAL
fête l’Alsace à Paris. / ©Dr

À l’époque, créer un club répondait à un manque d’Alsace ?
Quand vous vivez dans un pays étranger, il vous faut des contacts et un réseau. J’ai commencé à parler d’Alsace, c’était porteur, et important aussi, parce que l’Alsace rayonne dans le monde, et je voulais y contribuer.

Comment a évolué l’UIA sous votre présidence ?
Depuis que je suis président, je crée quatre clubs par an, ce qui est plutôt beaucoup. En 2009, il y en avait 21, 63 aujourd’hui, des amicales, des associations, plus 18 délégations, donc nous sommes à plus de 80 entités structurées dans le monde. Nous avons des contacts dans 130 pays, avec lesquels je corresponds. Et au niveau de la communication, j’écris une newsletter à 5000 destinataires tous les mois.

Finalement, comment l’Alsace Fan Day a vu le jour ?
Il y a cinq ans, nous nous sommes réunis pour savoir quel était notre rôle dans le monde. Comme il y avait beaucoup d’associations, on a voulu une journée fédérative où tout le monde participe à un événement commun, d’où l’idée de faire une journée de l’Alsace, la seule région en France voire dans le monde, associée à notre diaspora sur tous les fuseaux horaires. Chaque association est affiliée, mais fait son propre programme, soit elle fait un Stammtisch, soit des actions de promotion plus spécifiques comme les cors de Strasbourg à Barcelone, une expo de peinture à Munich, ou la semaine alsacienne de Francfort. Moi je rentre de Serbie où on a emmené des chefs étoilés pour montrer le savoir-faire gastronomique alsacien.

En cette année de la gastronomie, aura-t-elle une grande place dans la programmation ?
Cette année, la CeA est coorganisatrice, elle a la main et les manifestations sont répertoriées sur le site. Il y aura beaucoup d’animations dans les restaurants habituels, et quand on parle de gastronomie, on parle aussi des vins—la Route des vins fête ses 70 ans, comme moi ! Je suis né sous une bonne étoile, ça tombe bien ! (rires) Nous sommes en contact avec les vignerons du monde entier, en Afrique du Sud, Chili, Australie, Liban, Californie, Canada, Hongrie, Moldavie, et souhaitons aussi mettre ça en avant !

Vous parlez du monde entier, y’aurait-il un événement majeur à signaler ?
Oui, une manifestation à Oslo, dans la deuxième plus grande chaîne d’hôtels-restaurants de Norvège, animée sur place par Nicolas Rieffel (le parrain de cette sixième édition de l’AFD, lire son interview). Lionel Diss y est le président local, il a une agence de voyage à Oslo, et veut faire venir les touristes. Nous on va pousser pour créer des lignes aériennes supplémentaires, dans les deux sens, parce qu’aller en avion à Oslo, bonjour ! À l’étranger, on est alsacien, mais on cherche aussi les amis d’Alsace, les autochtones, et les Norvégiens aiment l’Alsace.

Au Sri Lanka, un délégué de l’UIA fait goûter l’Alsace aux habitants. / ©Dr

Quelle est la place du dialecte alsacien pendant l’AFD ?
L’OLCA (Office des langues et cultures d’Alsace et de Moselle) interviendra pour le dialecte, et nous faisons la promotion du passeport alsacien. Aujourd’hui, déjà en Alsace, parler alsacien c’est compliqué, alors imaginez à Hong Kong ! Mais localement, il y aura des animations en alsacien et des interventions média où je ferai les émissions complètement en alsacien.

Un mot sur le Racing et le foot, qui a été une de vos occupations favorites ?
Oui, j’étais assez bon, champion de France junior FSCF, demi-finaliste de la coupe nationale des cadets à Ajaccio, j’ai joué à la Robertsau, et j’ai été président de l’amicale sportive du Crédit Mutuel. Maintenant je ne joue plus, je fais du golf, les balles deviennent de plus en plus petites après le tennis (rires). Le Racing est l’un de nos partenaires pour l’AFD, cette année. Ils nous font de la pub ici, et nous devons leur trouver des bars qui diffuseront les matches puisque l’association est à l’étranger. Le Real, le Bayern, bien sûr, mais le Racing est moins en vue et pour préparer l’avenir, il faut participer à leur rayonnement.

Sauriez-vous résumer l’Alsace ?
Comme elle est présentée dans le passeport alsacien, du point de vue historique, économique, universitaire, des prix Nobel, la langue, la culture, la gastronomie, les vins, il y en a des choses à dire… L’Alsace est multifacette, mais que dans l’excellence !

L’Alsace Fan Day a lieu tous
les 24 juin. / ©Dr

Le chiffre : 100 000

Avec 2,5 millions de Français à l’étranger, l’UIA estime à 100 000 le nombre d’Alsaciens. Des clubs d’Alsaciens sont répertoriés à Tahiti, au Sri Lanka ou à l’île Maurice, il y a même un délégué à Kiev !

Le programme du 24 juin

À Strasbourg, l’inauguration de l’Alsace Fan Day aura lieu à 12h, place du Quartier blanc. Le live sur écran géant aura débuté le matin, avec les premières animations en Australie, et durera jusqu’à 23h, avec le dernier fuseau horaire, à Hawaï. À 18h, Flexmachine donnera un concert de rock alsacien sur le parvis de l’Hôtel d’Alsace.
À Colmar, marché couvert aux couleurs de l’AFD et démonstration d’escalade avec les frères Mawenn (dans le cadre des Journées olympiques).
À Molsheim, marathon du vig-noble et spätzle party.
À Drusenheim, festival Rencontres et mobilités autour du Rhin.
À Ungersheim, animations à l’Écomusée : groupes de Ratsch (discussion en alsacien), contes, musiques et danses avec Burgdeifala, spectacle bilingue, photos en costumes traditionnels, visites guidées, découverte du métier de vigneron, de maître potier, du kelsch, etc. Programme complet sur www.alsacefanday.com et les réseaux sociaux.

Propos recueillis et rédigés par Solann Battin

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