Les bretzels d’or c’est pas pour moi m’a dit ma voisine l’autre jour en fermant la porte de son garage. Au mieux je gagnerais un stick d’or, voire un rondzel d’or, si ça existait. Les Bretzels d’or c’est pour les stars alsaciennes, pas pour les voisines. Moi, j’ai la sensation d’être mal garée tout le temps, je suis remisée, elle a ajouté.
J’ai dit que non au contraire, qu’elle avait toutes ses chances, mais elle a balancé que je disais ça parce que j’avais envie de la pécho. J’ai répondu pas du tout, pas le genre de la maison, mais elle m’a coupé la parole en disant que de toute façon je ne la supporterais pas 5 minutes, qu’elle était déconnectée de tout, qu’elle n’avait pas écrit un post sur les réseaux depuis Louis XVI, qu’elle ne regardait plus la télé, qu’elle ne savait même pas ce que devenait Christian Hahn, que sa vie était comme un match du Racing, que je m’y ennuierais certainement.
Je n’ai rien ajouté, alors elle a poursuivi. Dans le monde il y a 55 milliards de matchs par jour sur Tinder et pas un pour elle, à par celui de l’autre nuit contre des punaises de lit. J’étais comme le speaker du stade de la Meinau après un match, sans voix. Elle a souri, m’a tapé sur l’épaule avant de dire qu’elle plaisantait, qu’elle était en pleine forme, qu’elle adorait la solitude et les séries, que Netflix était son date tous les soirs, et que côté performance au lit, elle n’avait jamais trouvé mieux. Alors, moi aussi j’ai fermé la porte de mon garage, je suis rentré chez moi et j’ai regardé France 3 Alsace en me gavant de Boehli.
