Ma voisine n’est pas du genre à poster des photos de ses vacances sur les réseaux, ce qui la rend encore plus singulière, donc j’imagine qu’elle est bien arrivée sur le sable chaud. À elle les tongs et le soleil. Et bientôt à nous les maillots de bain qui ont bien rétréci pendant l’hiver, la crème solaire, les espadrilles et les salades de riz… Oui, la fameuse salade de riz familiale (ça marche aussi pour un groupe d’amis), la salade niçoise du pauvre, celle où tout le monde participe, sauf le cousin Gaston qui reste scotché à son portable. Il y a celui ou celle qui ouvre les boîtes de thon sans se couper un doigt, de peu, celui qui s’occupe des tomates sans se couper du monde, celle qui fait chauffer le riz douze minutes pas plus (ah non 17, j’ai préparé des Spritz) et les œufs, c’est combien de cuisson déjà les œufs ? Il y a celle qui tranche les poivrons et les morceaux de persil et qui oublie d’ajouter un zeste de citron. Tout le monde s’y met, la family salade de riz (groupe What’s app) est dans un grand saladier au milieu de la table, on la dégustera avec les saucisses après l’apéro. C’est important de passer le cap de la salade de riz, de ne pas coincer à ce moment-là, alors qu’il reste deux semaines de vacances. On a vite fait de tomber sur une olive pas dénoyautée, sur une câpre… Qui a ajouté de l’ananas ? Le grand danger de la salade de riz… C’est un peu comme l’Assemblée nationale, y’a des morceaux indigestes, des parties qu’on n’aime pas, des sacs et des têtes de nœuds, mais on finit par se retrouver au bar de la plage.
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