jeudi 21 novembre 2024
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Colmar – Cœurly, diamant brut de la scène musicale alsacienne

Du haut de ses 25 ans, le chanteur Cœurly, de son vrai nom Loïc Eulogio Armindo, a le vent en poupe. Talentueux et ambitieux, il promet beaucoup de nouveautés à venir, dont un EP mêlant pop, rap et rock. En attendant, il multiplie les concerts en Alsace, comme à la Foire aux Vins de Colmar cet été, entre deux cours de chant.

Il y a une question très simple, mais essentielle, parce que beaucoup de monde se la pose sans doute : d’où vient votre nom de scène, à l’orthographe originale ?

Pourquoi « Cœurly » ? Tout simplement parce que je parle beaucoup d’histoire d’amour, d’où le mot « cœur ». Le « ly » vient de mes cheveux, qui sont curly, c’est-à-dire bouclés. Ce n’est pas plus compliqué que cela. (rires)

Vous avez sorti votre premier morceau, Diamant, il y a 6 mois seulement. Mais à quel moment vous est venue cette passion pour la musique ?

Il y a 10 ans. J’ai commencé avec une connaissance qui est devenue un frère pour moi, un ingénieur du son qui réalise aussi des clips. Je le voyais travailler, enregistrer des gens, j’étais toujours derrière, à regarder ce qu’il se passait. Un jour, à 14 – 15 ans, je me suis dit : « pourquoi pas moi ? Je n’ai rien à perdre ». La passion est partie de là.

Et votre single Diamant, de quoi parle-t-il ?

D’une femme imaginaire. J’ai écrit ce son en pensant à une relation que j’aimerais avoir et que je n’ai jamais eue. Dans ma musique, je veux aussi faire passer des messages d’espoir, qu’il faut toujours se battre. Mon but, c’est d’aider les autres à aller de l’avant, à ne pas tomber. Certains n’ont personne autour d’eux pour avancer. Moi j’ai eu cette chance, pour mieux me relever.

Justement, en parlant de l’entourage, comment ont réagi vos proches quand vous avez annoncé vouloir faire de la musique ?

Ils ont été très choqués. Dans ma famille, au départ, seul mon père a cru en moi. Il faut dire qu’au commencement, mes musiques, ce n’était pas top. Il faut un début à tout ! En plus, à la maison, personne n’est musicien. Mais depuis, j’ai goûté à la musique, et on ne me l’enlèvera pas. Surtout qu’avant, j’étais perdu, je ne savais pas quoi faire. Il y a eu de l’acharnement, beaucoup de déceptions, des remises en question… Heureusement, il y a aussi eu des moments de joie.

Vivre de la musique n’est pas facile. Quel est votre parcours pour arriver jusqu’ici, à toucher du bout des doigts votre rêve ?

J’ai commencé par un baccalauréat professionnel, mais je l’ai abandonné en première année. Ensuite j’ai fait un CAP vente alimentaire, que j’ai décroché. Depuis, je travaille sur des chantiers et à côté, je fais ma musique.

Pourquoi être resté à Colmar et ne pas avoir tenté votre chance directement à Paris, comme tant d’autres jeunes talents ?

Déjà, je suis Colmarien et fier de l’être. (rires) Ensuite, toute mon équipe est ici.
En revanche, nous allons devoir aller beaucoup plus à Paris dans le futur… Mais le train existe et je sais que je n’irai jamais y vivre.
Je suis quelqu’un qui a grandi dans les îles, près de la mer, des palmiers, en République Dominicaine de 7 à 9 ans. Donc la ville, entre quatre murs, c’est très compliqué pour moi.

Justement, concernant vos origines, est-ce que c’est quelque chose que vous essayez de faire ressortir dans votre style de musique ?

Je suis Espagnol, Dominicain, et Portugais. Je ne cherche pas à importer ça dans ma musique, mais plutôt dans ma philosophie de vie. Ce sont des gens très calmes, ils voient la vie sans stress.
En France, ils regardent tous leurs pieds et c’est à peine s’ils te disent bonjour. J’ai envie de ramener un peu de soleil, de joie de vivre ici.

« J’ai goûté à la musique, et on ne me l’enlèvera pas. Surtout qu’avant, j’étais perdu, je ne savais pas quoi faire. »

Alors, comment qualifier votre style ?

C’est de la pop-rap-rock urbain. Ça fait beaucoup, mais il faut savoir que c’est quelque chose de tendance, qui va arriver fort. Je me suis inspiré de Jok’Air. Il parle beaucoup d’amour, de son passé, mais aussi de ses ambitions.

Il y a également Lil Peep, un Américain, pour le côté mélancolique. Sans oublier les Red Hot Chili Peppers, que j’écoutais plus jeune avec mon père. Après être passé par de la musique latine, la drill, le vrai rap, j’ai trouvé ma voie dans la musique émotionnelle.

« J’ai envie de ramener
un peu de soleil, de joie de vivre ici. »

Vous semblez l’avoir trouvé en effet puisque les projets s’enchaînent ces derniers temps… Où vous voyez-vous dans quelques années ?

Pas mal de belles choses arrivent, oui. Un concert le 12 octobre à Mulhouse, au Motoco. Un deuxième single, puis un troisième. Il y aura aussi un EP.

Dans quelques années, je me vois bien au Stade de France, (rires) il faut être ambitieux ! Plus sérieusement, je me vois dans de gros festivals, faire ma propre tournée, passer sur de grosses radios, puis par la suite, entrer dans la mode. C’est une deuxième passion, qui ira absolument avec la musique. Maintenant, place au travail et à la discipline !

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