lundi 15 décembre 2025

Cher Docteur

 

Ainsi, le prix de la Paix de la FIFA (une organisation très respectable sur les droits de l’Homme et la corruption, tout le monde le sait) a été décerné à Donald Trump, l’homme de l’Amérique d’abord, aussi raciste qu’homophobe, menteur et démagogue, clivant et attiré par ce qui brille, un homme à l’image du monde du foot finalement. Je suis un peu dur, alors que c’est vrai, la moitié des clubs de Ligue 1 (la moitié seulement) a affiché son soutien au journaliste Christophe Gleizes, emprisonné et condamné injustement à sept ans de prison en Algérie. Pas le Racing, mais c’est une autre histoire. Pensons plutôt à Albert Schweitzer, notre fierté, notre Alsacien prix Nobel de la Paix, l’exact contraire de Donald Trump. En 2025, année du 150e anniversaire de sa naissance, Maxi Flash l’a célébré (et nous continuons en 2026 avec la chronique de Francis Guthleben en page 4). Avant les fêtes, je fais un vœu : que les prochains mois, les prochaines années, nous n’oubliions jamais les mots du docteur, car ils sont de bonnes pistes pour construire un monde meilleur. Albert Schweitzer refusait l’indifférence, il respectait la différence, il faisait le bien autour de lui, il voyait en tout homme la possibilité d’un échange, la possibilité d’une espérance. Il ne faisait pas de celui qui ne pensait pas comme lui un ennemi à abattre. Je fais le vœu que les Alsaciens n’oublient pas d’où ils viennent, qu’ils n’oublient pas les mots d’Albert Schweitzer, que l’Alsace, terre d’ouverture et de passage, en soit digne. Lorsque l’on écoute le bruit que font les hommes au pouvoir et tous les extrémistes prêts à tout pour servir leur cause, il y a de quoi désespérer. Mais il y a le docteur, les mots du docteur et les 100 témoignages d’un livre essentiel qui vient de sortir Albert Schweitzer intime, comme un espoir. Pour nous regarder dans les yeux, partager, vivre ensemble. Oublions les extrêmes et leurs promesses qui ne mèneront nulle part et lisons les mots du Nobel de la Paix, allons faire un tour dans son musée à Gunsbach, retrouvons la joie et résistons. On dirait un homme de foi un soir de Noël quand tu parles comme ça, m’a dit ma voisine. Ok, j’ai répondu, mais pour soigner le monde de ses maux, n’a-t-on pas besoin d’un bon docteur ?

Toutes les chroniques de Eric Genetet : Comme un lundi

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