Comment vous est venu ce passage de la simple dégustation au concept de promenades oenotouristiques ?
Jean Michel Wisson : C’est parti d’un retour des équipes de notre caveau, qui nous ont fait remonter qu’au-delà du vin notre clientèle s’intéressait à la vie même de la vigne, des vignerons, à notre métier. Ces questions étaient assez récurrentes et enthousiasmantes pour nous. Cela offrait une ouverture nouvelle vers nos métiers : les gens s’intéressaient certes à nos vins, mais aussi à tout ce qui fait sa richesse. C’est là qu’est née l’idée de répondre à leurs attentes, en organisant des balades au plus près de nos coteaux.
Loin d’une présentation savante, vous privilégiez d’ailleurs le côté interactif de la rencontre. Presque du sur-mesure selon les groupes.
Jean Michel Wisson : Effectivement, parce que les attentes sont diverses. Certains voudront par exemple découvrir ce qui différencie un Grand cru Brand d’un Rotenberg ou d’un Val Saint Grégoire. Mais d’autres s’attacheront davantage aux différentes saisonnalités de notre métier, de la période de récolte, au travail en cave, en passant par la taille, l’entretien du plan de palissage et du remplacement des piquets de vigne, jusqu’à l’ébourgeonnage, qui relève de la sélection des bourgeons sur les pieds de vignes, pour conserver les plus fructifères. D’autres, enfin, s’interrogent sur l’impact du dérèglement climatique sur notre métier. Adaptation, échange, transmission sont trois mots qui nous importent ici.
Et ouverte à tous… Nul besoin d’être un « sachant » pour se joindre à ces balades.
Jean Michel Wisson : Très juste. Nos participants sont de tout niveau. D’ailleurs, aucune connaissance préalable ne leur est demandée. Vous avez des touristes, des curieux, des amateurs éclairés. En raison du côté participatif, tout le monde est dans la découverte et l’échange. Avant, bien sûr, de se retrouver tous autour d’une dégustation des vins du domaine, au plus près des goûts et des attentes de nos clients.
Christophe Nonnenmacher