dimanche 8 septembre 2024
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Turckheim – Les reines reprennent les rênes de notre histoire viticole

Soixante-dix ans que l’histoire perdure. Une élection singulière, unique en France. Celle de la Reine des vins d’Alsace et de ses dauphines qui se tiendra le 1er juillet à Turckheim. Une histoire qui aurait pu prendre fin, si 200 de ses lauréates n’en avaient pas repris les rênes.

Certains y verront la nomination d’une énième reine de beauté, choisie, désignée pour ses qualités physiques. Idem pour ses deux dauphines. S’arrêter aux clichés serait mal connaître la spécificité de ce rendez-vous annuel, remarque Claudia Rennel, Reine des Vins d’Alsace 1992, aujourd’hui en charge de son comité électoral : « Comprenez bien qu’ici le physique seul ne compte pas. Il est question de connaissances sur les vins de notre région et de leurs accords avec les mets, d’arômes, de couleurs, de robe, de maîtrise » affirme l’héritière d’une histoire débutée en 1953, lorsqu’en marge de l’ouverture de la Route des vins d’Alsace, le président de la Chambre de commerce et d’industrie de Colmar a eu cette idée de donner des visages à « notre terroir » auprès d’un public plus large, de la France à ses voisins territoriaux, allemands, suisses, autrichiens.

Des visages comme Marguerite Binner, élue alors à l’applaudimètre deux années consécutives, en 1954 et 1955. Depuis, chaque année, de nouvelles jeunes femmes âgées de 21 à 28 ans ont à coeur de représenter la culture locale et viticole, pour représenter l’une des plus belles richesses du terroir local.

L’année dernière, le Comité Interprofessionnel des Vins d’Alsace (CICA) a pris la décision de retirer son appui humain, logistique, administratif et financier de l’évènement. Femmes de coeur et d’initiative, les reines passionnées se sont regroupées et ont fait le choix de prendre la relève en interne. Avec le soutien de nombreux partenaires, qu’ils soient membres des dix confréries historiques, élus, institutions, entrepreneurs, tous ont souhaité que survive la tradition du « Trio royal » : la Reine et ses deux dauphines annuelles. Un trio parce qu’à raison de 80 manifestations de représentation au moins par an, le don d’ubiquité est nécessaire pour des femmes très souvent impliquées dans une vie professionnelle particulièrement riche.

Parce que là est aussi l’une des missions des reines : rappeler que les femmes ont leur place au plus haut niveau jusque dans des fonctions tout autant essentielles que le travail de la terre. Créer des vocations, chez des femmes en devenir, c’est aussi cela le travail d’une Reine.

Christophe Nonnenmacher

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