« Tout le monde a des pommiers, poiriers ou pruniers dans son jardin. Mais combien maîtrisent leurs techniques de taille ou d’entretien ? ». Président de l’association d’arboriculture d’Herrlisheim-près-Colmar, Maurice Klingner débute la discussion par cette simple question… et cette réponse. « C’est là le but de notre structure : accompagner le particulier dans l’entretien des arbres fruitiers ». L’homme est enjoué, passionné, mais à mesure que son débit – vif – s’accompagne d’un nombre croissant de termes techniques, l’entretien prend des allures de forêt linguistique aux élans de mangrove nominale où s’entremêlent flèches, couronnes, fruitières, branches charpentières, sous charpentières, radicelles, collets et autres porte-greffes M9, M27 ou M106.
Exposition fruitière les 21 et 22 septembre
Pédagogue, Maurice ne s’en offusque pas et use de métaphores pour aider son propos : « Tu vois, rapporté au corps humain, la charpentière peut être perçue comme la colonne vertébrale. La sous-charpentière, les doigts. La fruitière, leur sensibilité. À la quatrième année de pousse, les premiers fruits sont des « fruits de gourmands ». À 7-8 ans, ils sont au top du top ! ». S’ensuit la composition des sols, leur paillage et moult autres précisions, jusqu’à ces haies fruitières qui peuvent accueillir cinq variétés de pommes et de poires sur un rang de 10 mètres de long.
À 70 ans, Maurice n’est, en dépit de son érudition, pas arboriculteur de métier. Auparavant chef d’entreprise, sa passion ne l’a conduit à passer sa certification de moniteur arboricole qu’après plusieurs décennies de curiosité, d’apprentissage et de patience. Tant au travers de son association que de la Fédération des arboriculteurs du Haut-Rhin. Apprendre, transmettre sont deux verbes qui le suivent au quotidien, jusqu’à cette exposition fruitière que son association organisera les 21 et 22 septembre, de 10h à 18h, sous le chapiteau de la mairie d’Herrlisheim-près-Colmar. 300 à 400 personnes y sont attendues, dont certaines qui ne manqueront pas de commander les arbres de la Sainte-Catherine ou de nourrir un peu plus encore leur appétit arboricole lors des ateliers de formation qu’organise régulièrement son association.
Christophe Nonnenmacher
