Pauline Haeberlé est boisselière. Un métier peu connu : « C’est la fabrication d’objets en bois de la maison », explique-t-elle. Contrairement à une menuiserie, une boissellerie ne fait pas de grosses pièces ni d’ameublement.
La trentenaire est, pour sa part, spécialisée dans les planchettes à découper ou de présentation. « C’est ma plus grosse activité, pour les particuliers ou les professionnels. Ça peut être du sur-mesure », confirme-t-elle. Cela fait 6 ans qu’elle exerce cette profession, mais moins de 2 à temps plein. Car au départ, elle ne s’est pas destinée à ce secteur. Elle a fait des études de comptabilité et de communication. Mais tout a basculé avec la retraite de son père, un sabotier. Comme son père avant lui. Et son grand-père. Fabriquer des sabots est une affaire de famille.

Tombée dans les copeaux quand elle était petite
Au départ, c’est l’arrière-arrière-grand-père de Pauline Haeberlé qui a fondé la saboterie : « Et quand mon père a décidé de prendre sa retraite, ça me faisait mal au cœur que ça ferme. Donc je lui ai proposé de me former. On était tous émus, lui, particulièrement. Il l’est encore, quand on fabrique des sabots ensemble », narre l’artisane.
Elle a démarré avec une microentreprise à côté d’un autre emploi. La demande augmentant, elle s’est finalement plongée pleinement dans cette activité depuis un an et demi. Elle a créé une boissellerie, avec sa marque, sa touche créative, tout en perpétuant l’atelier et la fabrication de sabots : « D’ailleurs, j’en vends pas mal. C’est un produit rare, j’en envoie un peu partout ».
Ses créations sont à retrouver dans sa boutique, à Luttenbach-près-Munster, son site Internet et sur différents événements et marchés : « Chaque jour est différent, avec une autre création. Tout est beau dans ce métier ». L’artisanat familial semble entre de bonnes mains.

Le chiffre
1920 : C’est l’année durant laquelle l’arrière-grand-père de Pauline Haeberlé a investi dans des machines électriques pour la fabrication de sabots, dont elle se sert encore aujourd’hui.