Des comptines remplies d’amour
Wo bìn ich dìr lieb ?
Ìm Harzhisele,
Ùnn e Rëjele dràn
Dàss d’Lieb nìmmi nüss kànn.
À quel endroit m’aimes-tu ?
Dans la petite maison du cœur,
Et une petite serrure apposée
Pour que l’amour ne puisse s’échapper.
Wissi Bliemle, roti Bliemle,
Wàchse àn de Hecke,
Mäidel, wànn dü e Schmìtzel wìtt,
Mùesch di nìtt verstecke.
Fleurettes blanches, fleurettes rouges
Poussent le long de la haie,
Petite, si tu veux un baiser,
Il ne faut pas te cacher.
Kenn Fir ùnn kenn Kohle
Känne branne so hëiss
Wie heìmlichi Lieb
Von dere niemes wëiss.
Aucun feu, aucun charbon
Ne peuvent brûler si fort
Qu’un amour secret
Dont personne ne sait qu’il existe.
Ùnn wànn ich so nohter bi mim Schàtzel ward,
Ward mìr min Harzel nìtt hàlwer so schwar.
Et si je pouvais être plus proche de ma chérie,
Mon cœur de moitié́ ne serait plus si lourd.
Min Schàtzel ìsch natt ùnn wànn ich’s noh hatt,
Z’Nàchts geh ich vìl töisig Mol liewer in s Bett !
Ma chérie est jolie et si je l’avais,
La nuit au lit j’irais mille fois plus vite !
Rosmàrin ùnn Thymian
Wàchse ìn unserem Gàrte,
Liewer Vàter käuf mìr e Mànn,
Ich kànn nìmmi länger wàrte.
Romarin et thym
Poussent en notre jardin,
Cher père achète-moi un mari,
Je ne peux plus attendre.
Müeter ich wìll e Dìng,
e Dìng, e Dìng, e Dìng
Gal dü wìtt e Mannele ?
Jà, Müeter, jà !
O wàs dìs fér e Müeter ìsch,
Wie doch àlles rote kànn !
Maman, j’aimerais un machin,
Un machin, un machin, un machin
N’est-ce pas un homme que tu voudrais ?
Oui, Maman, oui !
Oh, mais quelle mère
Qui sait tout deviner !
Et celle-ci, la plus coquine d’entre toutes, pour terminer cette ronde de comptines.
Ùnn wànn min Schàtz
E Zùckerstàng ward,
So daat ich dràn lùlle
Bìs nix meh dràn ward.
Ùnn wànn min Schàtzel
E Zuckerhüet ward,
So dat ich dràn schlacke
Bìs nix meh dràn war.
Si ma chérie
Était un sucre d’orge,
Je la sucerais
Jusqu’à ce qu’il n’en reste rien.
Et si ma petite chérie
Était un pain de sucre,
Je la lècherais
Jusqu’à ce qu’il n’en reste rien.
Des dictons liés à l’amour
Les dictons sur l’amour et les rapports homme-femme fleurissent dans la mémoire populaire. Ils recèlent parfois une sagesse relative et des conseils qui font sourire.
E Mànn ohne Fräu ìsch e Bœm ohne Blüescht.
Un homme sans femme est un arbre sans fleurs.
Ìsch e liewi Fräu ìm Hüs, làcht d‘Frëid zuem Fanschter nüs.
Une femme aimable dans la maison et la joie rit par la fenêtre.
Mer hiet lichter e Korb voll Fleh, àss e jùng Mäidel.
Il est plus aisé de surveiller une corbeille remplie de puces qu’une jeune fille.
Nooch de Kìlb gìbt’s vìlmols Hochzit.
Après fête de village, souvent mariage.
D Fräu kànn e Mànn màche, àwer e Mànn kenn Fräu.
Une femme peut faire un homme, mais un homme ne peut faire une femme.
E jeder Hànsel fìndt sin Gretel.
Chaque Jeannot trouve sa Margot.
Jedes Hafele brücht sin Deckele.
Chaque petit pot a besoin de son couvercle.
Et voici un dicton des plus diplomates qui maintiendra toujours des relations apaisées dans le couple, à condition que la femme et l’homme sachent s’en imprégner :
D’Manner hànn ìmmer racht ùnn d’Fräue niemols ùnracht.
Les hommes ont toujours raison et les femmes n’ont jamais tort.
Bonne année à vous, faite d’amour, mais aussi de prospérité et de bonne santé !
Merci à Geneviève Grimler, une des fondatrices du musée des Amoureux de Werentzhouse pour la mise à disposition des cartes d’amoureux. Ces comptines et dictons sont extraits du livre Nos mots doux, Ùnseri Schmüswerter (ID l’Édition)