Qui a dit que le plastique, c’était pas chic ? Sûrement pas Hebeco ! Spécialisée dans l’injection plastique depuis 1952, l’entreprise colmarienne a su s’adapter aux défis de la durabilité et de l’innovation. Rencontre avec Jacques Marty, un DG engagé et désireux de transmettre le savoir-faire historique de la maison à la jeune génération.
En quoi consiste le métier de plasturgiste ?
Jacques Marty : On fabrique des objets plastiques avec différents procédés. Notre spécificité chez Hebeco, c’est qu’on est injecteur en plasturgie. On utilise des moules à empreintes, comme des gaufriers, et on y intègre de la matière plastique sous la forme de granulés fondus. À l’intérieur, c’est comme si la pâte se transformait en gaufre !
Quels sont vos types de clients ?
On intervient pas mal sur le mobilier médical, notamment les lits de réanimation. Sur leur structure en métal, on vient capoter des parties plastiques. On est spécialisé dans les petites et moyennes séries. Et aucun de nos produits n’est jetable.
Comme les jetons de manège !
Exact ! Fabriquer des jetons de manège pour les forains, c’est d’ailleurs notre savoir- faire historique depuis 1952. On est les derniers à le faire en France. On fournit par exemple le célèbre Carrousel 1900 de la Place Gutenberg à Strasbourg et la grande roue de la famille Campion à Paris.
Pourtant, le plastique a une mauvaise image…
Il a plutôt un gros défaut : il ne se dégrade pas comme on le voudrait. D’où l’intérêt de le revaloriser !
On travaille notamment avec Valomatex, situé à Bennwihr, qui récupère les déchets industriels et les réintègre à la filière sans passer par la case incinérateur. On leur rachète de la matière recyclée, qu’on mélange avec de la matière vierge.
L’an dernier, Hebeco a été récompensé par le label MORE (MObilisés pour REcycler) de Polyvia, le syndicat professionnel de la filière plasturgie, pour son engagement en faveur de l’économie circulaire.
Vous êtes aussi labellisé Alsace Excellence ?
Oui, on a notre bretzel doré qui met en lumière le savoir-faire alsacien partout dans le monde. Pour moi, c’est aussi une belle façon de promouvoir la marque employeur.
La transmission, c’est important pour vous ?
C’est extrêmement important. En tant qu’acteur local, on se doit d’être partenaire des filières de formation.
Le plastique a une mauvaise image, certes, mais il faut savoir expliquer pourquoi. Et montrer les atouts de ce composant léger, offrant des formes parfois plus finies, et surtout nécessaire dans bon nombre de domaines.
Chez Hebeco, on forme plusieurs apprentis du Lycée Lazare de Schwendi. Et après, on les embauche !