C’est une marque incontournable en Alsace. Surtout à Noël, période des traditionnels bredalas et pains d’épices. Elle est dirigée par Céline Albisser, la troisième génération à fabriquer ces gâteaux. L’entreprise familiale a été fondée en 1946, par Joseph, son grand-père : « Il a commencé en faisant des biscottes, parce que les gens avaient faim après la guerre », explique-t-elle. Pour se lancer, il a pu compter sur une mère de famille de Lutterbach. « Cette dame lui a dit : « On est une grande famille, on peut t’aider. Mais en contrepartie, tu épouses d’abord ma fille ». Voilà comment ma grand-mère a épousé mon grand-père en juin 1946 », raconte-t-elle, un brin rieuse. Ainsi est née la biscuiterie Albisser, qui a rapidement élargi sa gamme.
Elle a notamment lancé le célèbre biscuit champagne, vendu dans le monde entier. Tout cela a amené à la construction de l’usine actuelle, en 1964. Puis Thierry, le fils de Joseph, a repris l’entreprise en 1980. Céline, elle, n’est arrivée qu’en 2012 : « J’ai travaillé pendant 7 ans chez Cora. Un jour, mon père a dit qu’il était temps de vendre la biscuiterie. Ça m’a fait un choc, comme aux salariés », se souvient-elle. La fille a alors décidé de prendre la relève du père. Elle a démissionné et a racheté la société à ses parents avec deux prêts. Et elle sait déjà qui lui succédera : son fils.
Une entreprise phare des fêtes de fin d’année
Mais pour le moment, elle a d’autres préoccupations, à savoir assurer la production pour Noël, période la plus chargée de l’année. Une seule de leur machine a une capacité de 250 kilos à l’heure : « Et pour les bredalas, on a un monsieur qui est artisan, qui nous fait ça à la main, à l’emporte-pièce. On en fait 25 à 30 kilos par jour ».
À l’instar de ces biscuits alsaciens justement, les produits Albisser sont reconnus pour leur qualité. Selon Céline, cela vient de la méthode de production. Plusieurs pâtes sont mélangées à la main et les recettes sont ancestrales. « Nous n’avons aucun automate. Ça n’égalera jamais la main de l’homme. Mon grand-père disait toujours qu’une entreprise régionale est là pour employer la main-d’œuvre locale », savoure la gérante. Le tout avec un but en tête, l’excellence des matières premières et de la production : « Notre beurre vient de Normandie. La farine vient du moulin Peterschmitt à Niederhergheim. Le sucre d’Erstein », liste-t-elle. À l’approche de Noël, les biscuits Albisser sont ainsi synonymes de goût, et promettent de rappeler de beaux et bons souvenirs aux Alsaciens.