mardi 14 octobre 2025
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Colmar. La solidarité prend son envol

L’association L’envole des libellules, véritable réseau d’entraide, a été créée à l’initiative de Dorothée Martin. Comme elle l’explique à Maxi Flash, son objectif est d’aider les femmes touchées par le cancer du sein à avancer, après leurs traitements.

Qu’est-ce que cette récente association locale, l’envol des libellules ?

C’est une structure créée en avril 2024 pour accompagner les personnes atteintes d’un cancer du sein dans leur reconstruction après la maladie. Pourquoi ? Déjà parce que beaucoup de femmes sont touchées par cette maladie, on parle d’une femme sur huit, de 12 000 décès par an et de 50 000 personnes atteintes. Mais aussi parce qu’après la maladie, tout le monde dit qu’on guérit. Néanmoins, il y a toute une phase de reconstruction émotionnelle, psychique et sociale. J’ai moi-même été atteinte par ce cancer. En sortant, je me suis dit : je me sens seule. Je voulais voir s’il y avait besoin de quelque chose après les lourds traitements. Alors j’ai interrogé une soixantaine de femmes. Et un élément était redondant : elles avaient du mal à accepter les changements, les séquelles. C’est à partir de cela que se sont construits l’envol des libellules et le programme.

Parlons de ce programme, gratuit. En quoi consiste-t-il ?

Il est orienté sur trois axes : accepter les changements, savoir s’écouter et répondre à ses besoins, apprendre à se réaliser à nouveau. Un collectif de femmes, avec des professionnelles, s’est réuni pour le mettre en oeuvre. Sur 6 mois, il y a donc 10 séances individuelles. Puis il y a un accompagnement collectif avec 6 séances sur 6 mois. Les femmes se retrouvent entre elles. Et là, il y a des découvertes de techniques de bienêtre, comme la danse, la méditation. Mais il y a aussi une deuxième partie, le « bla-bla libellule », un temps d’échange informel. Cela permet de s’écouter, de se soutenir, de se dire : ah, je ne suis pas toute seule. Plus d’une fois, on a toute eu la voix coupée. C’est ça qui nous montre que ce qu’on fait a du sens. On touche 10 femmes par programme.

Qu’apportent des activités comme la danse dans ce processus ?

À chaque fin de programme, les libellules se réunissent pour dresser un bilan. / ©DR

C’est une hypothèse, mais l’idée, à travers le corps, c’est de libérer des émotions inaccessibles par la parole. C’est une forme d’expression, comme l’art-thérapie. À l’avenir, il pourrait aussi y avoir un temps autour du théâtre et de l’improvisation.

Vous l’avez dit, vous avez eu un cancer du sein. Qu’avez-vous envie de dire aux femmes touchées et qui, peut-être, sont un peu perdues ?

J’aimerais leur dire qu’on a toutes à l’intérieur une force énorme, sinon on ne serait pas là avec nos pieds sur terre et notre tête sur les épaules. Et que cette force, cette puissance, elle a le droit d’exister au quotidien. D’autres personnes sont passées par là, elles ont réussi à le faire et à retrouver leur vitalité, leur joie de vivre et leur enthousiasme. Et je leur souhaite vraiment de tout coeur que ça arrive.

L’info en plus

Le 29 novembre au Grillen de Colmar aura lieu un concert solidaire au profit de l’association : https://my.weezevent .com/tribute-veronique-sanson

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