dimanche 26 octobre 2025
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Lutterbach. Le théâtre pour se libérer des stéréotypes

Apporter la culture à des détenus, pour les inviter à réfléchir sur la place des femmes et des hommes dans la société, c’est le dernier projet en date de Karen Chataigner. Et l’heure est au bilan.

La DRAC Grand Est et le Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation Grand Est (SPIP) ont soutenu l’initiative. Avec son équipe, Karen Chataigner s’est installée au centre pénitentiaire de Lutterbach du 27 août au 29 septembre, pour un mois de travail d’écriture et de réflexion avec des détenus. L’objectif : les amener à réfléchir sur leur place d’homme dans la société, « leur faire comprendre que la virilité génère des stéréotypes ».

L’humoriste a commencé par jouer sa pièce Merci Alice sur la figure sportive Alice Milliat. « Après, on a débattu. Une femme qui a changé la place de ses pairs dans le sport, une femme effacée de l’histoire, qu’est-ce que ça leur évoque ? », raconte-t-elle. Les échanges se sont faits en mixité, hommes et femmes prenant la parole. « On a parlé des injustices, de comment réguler ça par nos attitudes », termine Karen Chataigner. Ces débats ont ensuite laissé place à des ateliers d’écriture sur le corps, au rythme de deux par semaine. Et le dernier jour, une lecture : « Humainement, c’est très puissant ce qu’il s’est passé ».

UN SUCCÈS

Ces actions semblent avoir été bien reçues par les principaux concernés qui, au dire de la metteuse en scène, ont été investis tout du long : « Ils sont enfermés. Ils n’ont qu’une envie, c’est de se remettre en action. Il y en a même qui ont écrit des textes pendant le week-end pour nous les redonner et il y en a un qui a fait 42 pages (rires) ! », narre-t-elle. Son bilan est donc plus que positif.

« Humainement, c’est très puissant ce qu’il s’est passé »

Néanmoins, avec l’instabilité politique et à l’heure des coupes budgétaires, une deuxième édition de ce dispositif semble loin, pour ne pas dire impossible : « L’envie est là. Ça permet de s’ouvrir, de débattre, de comprendre, de remettre en question. C’est essentiel dans ces milieux fermés. Mais ce n’est pas la priorité de soutenir ces personnes », dénonce-t-elle. Ce type d’expérience semble pourtant être aussi un moyen de lutte contre les préjugés à l’encontre des détenus.

Le chiffre

12

C’est le nombre de détenus du centre pénitentiaire de Lutterbach présents lors des ateliers de Karen Chataigner

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