mercredi 12 novembre 2025

Schweitzer nous parle

Comment est née la sensibilité d’Albert Schweitzer à la misère du monde ? À 5 ans déjà, dans le vieux presbytère de Gunsbach, il mettait tous les dimanches un sou dans sa tirelire pour les missions africaines.

La misère

 

À 7 ans, il complétait la prière du soir récitée par sa mère, par une petite oraison incluant tous les êtres vivants. Et son père n’a pas été en reste. Chaque mois, il consacrait un culte à la description de l’action religieuse et sociale dans les colonies. Il exposait la vie et l’oeuvre missionnaire de protestants célèbres.

La suite est en lien avec les deux marraines colmariennes d’Albert Schweitzer. Entre l’âge de 5 et 11 ans, au printemps et à l’automne, il passait des semaines chez elles. Albert Schweitzer l’a raconté lui-même : « Chaque fois que je passais par Colmar, je cherchais l’occasion d’aller sur le Champ de mars. Là se dressait le monument de l’Amiral Bruat ».

Ce monument était pour Albert Schweitzer, peut-être sans même qu’il ne s’en rende compte, l’incarnation d’un prolongement de sa petite enfance et le symbole de son engagement humanitaire. Voici donc ce qui le captivait et le tourmentait au monument de l’Amiral Bruat… « Une des figures de pierre de l’ensemble était un noir à l’expression triste et méditative. Son visage me parle de la misère ».

Le 23 février 1949, en devenant citoyen d’honneur de Colmar, Albert Schweitzer a déclaré : « Je découvris une mélancolie dans la pose et les traits de cet Hercule qui éveilla ma compassion et me fit réfléchir sur le sort des noirs. C’est lui qui orienta mes pensées enfantines vers le lointain ».

En 1913, en longeant pour la première fois la côte d’Afrique, Albert Schweitzer a pensé à Colmar, à cette statue de la misère et à cette oeuvre d’Auguste Bartholdi. Il l’a écrit : « Dans l’accomplissement de ma tâche, je suis aidé par la ville de Colmar ».

En écho au récit d’Albert Schweitzer, en chacun de nous, où se trouve notre sensibilité à la misère du monde ? Le Prix Nobel de la Paix disait : « Chacun peut construire son Lambaréné ». Autrement dit, chacun en fonction de son histoire, de ses moyens financiers et de ses ressources personnelles peut faire quelque chose pour soulager la misère du monde.

Francis Guthleben publie dans quelques jours Albert Schweitzer intime aux éditions AISL. L’ouvrage regroupe 100 témoignages sur le Prix Nobel de la Paix recueillis dans le monde entier.

Retrouvez l’ensemble des articles sur Albert Schweitzer : L’année Schweitzer

Chronique rédigée par Francis Guthleben

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