mercredi 5 novembre 2025

Schweitzer nous parle

La musique a été la consolation, le réconfort et la ressource d’Albert Schweitzer face aux difficultés de l’existence.

 

La passion

Retrouvons ce qu’il disait : « La passion de l’orgue, je la tenais de mon grand-père maternel. Je l’avais dans le sang. Jamais il ne fut nécessaire de me contraindre à des exercices d’orgue ».

La rencontre entre Schweitzer et la musique, c’est d’abord une émotion. Celle d’un enfant de 3 ans qui accompagne son père au culte dominical à Gunsbach. À l’école du village, il se montre extrêmement sensible à la musique. Il dit lui-même qu’il a manqué de s’évanouir en entendant pour la première fois une fanfare.

Puis vient l’heure des premiers exercices fastidieux sur le vieux piano droit du presbytère familial. À 10 ans, suite des contraintes, cette fois à Mulhouse, chez l’oncle et la tante qui l’hébergent pendant les années de lycée. Après le déjeuner et le dîner, piano obligatoire. Il a souvent répété les recommandations de sa tante : « Tu ne peux pas savoir à quoi la musique peut te servir un jour. Elle n’imaginait pas que la musique me permettrait un jour de réunir des fonds pour créer un hôpital dans la forêt vierge ».

À 17 ans, Schweitzer a donné son premier concert. C’était à l’église Saint-Étienne de Mulhouse. Son maître Eugène Munch lui confia l’accompagnement du Requiem de Brahms. La relation entre le jeune homme et l’organiste de premier ordre avait pourtant mal commencé. Il avait dit : « Albert Schweitzer est mon cauchemar. C’est peine perdue que je cherche à donner du sentiment à qui n’en a pas ». La sentence fit l’effet d’un coup de fouet sur Schweitzer. Il se donna de la peine. Et la tante Sophie a eu raison…

Au cours de sa vie, Albert Schweitzer a donné près de 500 concerts grâce auxquels il a financé son hôpital de Lambaréné au Gabon. Il vouait aussi une passion pour Jean- Sébastien Bach auquel il a consacré une étude approfondie dès 1905. Il n’avait alors que 30 ans. Cela a donné naissance à son premier livre, intitulé Le musicien poète.

Schweitzer disait : « Le langage musical de Bach est le plus développé et le plus précis qui existe. Il a ses racines et des dérivations comme n’importe quelle langue. Souvent, pour une même racine, on trouve 20 à 25 variations ». On comprend mieux dès lors cette autre phrase d’Albert Schweitzer : « Il y a deux moyens d’oublier les tracas de la vie : la musique et les chats ».

Francis Guthleben publie mi-novembre Albert Schweitzer intime aux éditions AISL. L’ouvrage regroupe 100 témoignages sur le Prix Nobel de la Paix recueillis dans le monde entier.

Retrouvez l’ensemble des articles sur Albert Schweitzer : L’année Schweitzer

Chronique rédigée par Francis Guthleben

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