Alors que j’étais assis au fond de mon bistrot colmarien pour écrire ma première chronique, j’avais envie de rendre hommage à mon pote Jean-Marie Arrus parti trop tôt il y a 5 ans, ma voisine s’est installée, elle a commandé un Spritz et elle m’a dit : au lieu de pondre des conneries, tu pourrais tenter un record du monde, et devenir célèbre, ce qui, je dois l’avouer, a toujours été mon ambition suprême. Pourquoi pas j’ai répondu, tu as une idée ?
Y’en a plein elle a dit : Grimper l’Everest en espadrille avec une Miss France, peler 10 kilos d’asperges le plus vite possible, avaler le plus de knacks en une minute avant le marathon de Colmar, regarder une émission d’Hanouna sans vomir, faire Kaysersberg/ Ammerschwihr une plume entre les deux fesses.
Bien sûr, il faut des qualités que tu n’as pas, elle a ajouté : des nerfs d’acier, du souffle, de l’abnégation, ce n’est pas donné à tout le monde.
J’ai répliqué que j’avais au moins un record du monde à mon actif : j’ai regardé 254 fois À bout de souffle de Godard.
Et là, je ne l’ai pas senti venir, ma voisine a dit : Et tu n’as toujours pas compris de quoi il parle ?
C’était vraiment dégueulasse, comme dit Belmondo à la fin du film. J’ai oublié l’idée de tenter avec elle le record du plus long câlin (qui est de 30 heures sans quitter les bras de son compagnon, facile) ou celui de l’épluchage et la dégustation de bananes en une minute (record à battre : 8 en une minute) ou encore celui du Lancer de tong (39,56 mètres)
Je suis rentré chez moi et j’ai bu un litre de bière en une seconde sans être essoufflé, ce qui est sans doute un record. Mais comme personne ne m’a vu, je n’ai pas fait mon entrée dans le Guinness Book.
C’est vraiment dégueulasse, mais ça aurait bien fait marrer Jean-Marie.