En avril 2021, le Plan de protection de la nappe d’Alsace était lancé par l’ancienne ministre de la Transition écologique Barbara Pompili, qui annonçait que l’État allouait 50 millions d’euros à sa dépollution. Sous pilotage de l’Ademe, trois sites ont été sélectionnés « pour leur impact sur la qualité des eaux souterraines et l’absence de responsable pouvant assumer ses obligations de mise en sécurité ». Un comité de pilotage Nappe d’Alsace a été mis en place et confié au préfet du Haut-Rhin, ainsi que trois comités de suivi locaux, pour réunir associations de riverains et environnementales, services de l’État, élus.
L’Ademe, organisme de l’État qui conseille, facilite et aide à la lutte contre le réchauffement climatique et la dégradation des ressources, est maître d’ouvrage sur chacun des sites. Après être intervenue pour les mettre en sécurité, elle est chargée de la sélection des prestataires pour la réalisation des études et des travaux. La DREAL Grand Est (Direction de l’environnement et de l’aménagement du logement) assure l’encadrement ainsi que le suivi des travaux de dépollution.
La durée des travaux et de la surveillance est de huit ans. Sur le site internet dédié aux travaux www.nappedalsace.fr, l’Ademe précise que « compte tenu de l’historique des sites et de l’imprégnation des polluants, il ne faut pas s’attendre à une évolution rapide de la situation ni à une dépollution totale ».
Le chiffre : 35 millions
C’est en m3 le volume de la nappe phréatique d’Alsace, qui s’étend sur 3200 km2, soit une des plus importantes d’Europe (source sigesrm.brgm.fr)
Le site PCUK de Wintzenheim
À proximité immédiate de Colmar, c’est une ancienne gravière utilisée comme site de stockage par la société Produits chimiques Ugine Kulhmann dans les années 60. Au moins 750 tonnes de déchets de fabrication de Lindane, un insecticide classé comme cancérigène et interdit en 1998, y ont été enfouies jusqu’à 12m. À l’air libre pendant des années, l’infiltration des eaux de pluie a dispersé les composants HCH dans les eaux souterraines, malgré un premier confinement de surface en 1985, suivi d’un renforcement par l’Ademe en 2009. Depuis 2014, les concentrations de HCH dans la nappe sont stables, mais les usages de l’eau restent restreints depuis 2006. Le traitement du massif de déchets est désormais nécessaire, et la solution privilégiée à ce jour est de les excaver avant traitement.