J’espère que les grandes profondeurs ne vous feront pas peur. Tu veux parler Dédé Muller, de l’ivresse des profondeurs ?
Ça ne nous concerne pas ! Nous allons en randonnée aquatique batifoler sur le fil de l’eau salée, comme la baleine et son baleineau. Z’yeuter les plus grands mammifères marins de la planète : les baleines bleues, les cachalots, et les orques. Pas mal pour ma chronique du Maxi-Flash ! Mais ! Non ! Ne soyez pas inquiets ! Ça va aller, il peut, assez rarement, y avoir quelques requins ! MAIS BON ! Dans la vie, il faut parfois prendre des risques un peu étourdissants et éblouissants ! Ça fera de bons souvenirs à raconter aux petits enfants ! Notre guide spirituel Jérémy Gonçalves est un grand nageur des profondeurs. Il pourra vous prêter des brassards orange, si besoin ! Aucun affolement, Hembouless en alsacien, vous êtes tous assurés et rassurés, avec Jérémy ce Boby Guard rien ne peut vous arriver. Allez, c’est parti mon kiki et plouffff…
Qui est cet homme mystérieux, que je vais vous le présenter ? Jérémy est alsacien, né à la maternité de Hautepierre, il a grandi à Vendenheim, il a appris à nager à la piscine de Schiltigheim.
– André, pardon, je t’arrête sur ta lancée ! Avant de me présenter, de faire mon portrait, explique à tes chers Maxi’Läser les différentes sortes de ces majestueuses créatures, les baleines. Tu parleras de moi dans un autre paragraphe. Hop, Hop !
– Oui, je peux le faire, comme tu veux Jérémy, excellente idée !
Jérémy est un pro de l’image il est photographe sous-marin… Archtung ! c’est du lourd.
Alors, la baleine bleue, c’est la reine des océans, l’animal le plus gros de la planète, 170 tonnes, 30 mètres de long, rien que son cœur pèse 120 kilos, sa langue près de trois tonnes. Elle se nourrit exclusivement de minuscules petites crevettes, du krill, pas de prédateur, sauf les filets des pêcheurs.
Le ballet des baleines à bosse : elles chantent, émettent des sons, des gémissements, pour attirer les mâles « j’en suis certain », mesurent 14 mètres et pèsent 30 tonnes, c’est elle la baleine Monstro, elle a englouti Pinocchio, Gepetto et Cléo le poisson rouge dans son bocal. Vous vous souvenez ! En pleine mer sur le radeau !
Et pour finir le cachalot : c’est le sous-marin des grandes profondeurs, il peut plonger jusqu’à 2000 mètres, en 2 heures, plus de lumière à cette profondeur, whaouhh faut avoir du souffle.
– Je reviens vers toi Jérémy Gonçalves.
– Ok André. Aver tümmle disch !
J’ai souvent croisé Jérémy dans les lignes d’eau des différentes piscines de l’Eurométropole à Strosburrii. Athlète de grande taille, belle allure, tablette de chocolat, il crawlait en glisse, papillonnait dans l’eau à une vitesse vertigineuse, l’eau c’est vraiment son élément depuis sa tendre enfance. Je le rencontrais fréquemment au basket à la SIG, au foot au Racing, comme spectateur. Récemment, j’ai revu Jérémy dans les rues de Strasbourg, il avait changé de look, barbichu, chignon comme un samouraï. Il sentait bon l’iode, le sable chaud, y avait même du soleil sur son front.
– Hello, Jérémy, comment vas-tu ? Quel plaisir de te revoir, ça fait un bail, t’as changé de look ?
– Quel plaisir ! Salut André, dit-il en me serrant fortement la main avec ses grosses paluches ! Oui, un nouveau look et une nouvelle vie.
– C’est l’amour qui a frappé à ta porte Jérémy ?
– En quelque sorte, tu es toujours aussi curieux le journaleux.
– Elle est blonde, aux yeux émeraude, une nageuse je parie ?
– Tu as l’temps, on s’prend une mousse ?
– Avec grand plaisir !
On chemine à petits pas, avenue de la Marseillaise, on traverse ce somptueux quartier de la Neustadt, le pont Royal, à gauche on découvre, Paulskirche l’église Saint-Paul, on est bavards tous les deux, comme deux vieilles pies. On s’installe près d’une baie vitrée au Café Brant, une belle lumière inonde cette chaleureuse brasserie au nom du célèbre écrivain, poète allemand Sébastien Brant. L’intérieur est très cosy style Café viennois, on hèle un serveur.
– M’sieur, s’il te plaît Michel, nous voudrions deux pressions, pas de la bibine d’Amsterdam, mais deux bières alsaciennes, la Meteor de Hochfelden !
– Et deux bretzels !
– S’giiltt, Jérémy !
– Gsundheit, André !
Jérémy m’explique qu’il est accompagnateur, encadrant, guide naturaliste, photographe. Il emmène ses clients z’yeuter les cétacés et nager à leur côté, dans les mers chaudes de la Réunion, de la Polynésie, l’île Maurice, la Guadeloupe, la Martinique et les fjords norvégiens.
– Sacré job, comment as-tu eu cette idée, nager avec les baleines, les orques ?
– Cette passion est née lors de ma tendre enfance, je dessinais toujours des baleines, des orques, à l’école primaire. J’étais émerveillé quand je regardais les films Moby-Dick ou Orca… Et un beau jour, l’appareil photo a remplacé les feutres de couleur.
– Jérémy, t’as pas la frousse, de nager avec les orques ?
– Non pas du tout, c’est entre frissons et émerveillement, des rencontres, amusantes et attendrissantes.
– Que t’inspirent toutes ces rencontres avec les cétacés ?
– C’est une des expériences les plus enrichissantes de toute ma vie, et je mesure à quel point nous sommes similaires. Les baleines, les orques créent de l’amitié à vie, elles communiquent entre elles, elles sont joyeuses, chantent, jouent, tout comme nous, et pleurent quand elles perdent un être cher piégé, engoncé dans un filet de pêche.
– La bêtise des humains ! Quel est le type de baleine que tu
préfères ?
– Ah les orques ! Sans aucun doute !
Ils ont le sens de la famille, sont protecteurs, d’une intelligence admirable. Je suis complètement en admiration devant ces animaux majestueux. Il est tard André, demain matin je retourne en Norvège, j’ai loué une maison en bois sur une île à Arnoya, et la saison des orques démarre.
– Tu es tellement impatient de retrouver tes fisch !
– Pas que André, j’ai aussi une belle sirène blonde aux yeux émeraude qui m’attend là-bas dans les fjords.
– Sois heureux Jérémy, sympa de te revoir, ne change rien !
– Tu viendras nager, le Maxi-trotteur, avec les orques, je t’invite quand tu veux !
– Avec grand plaisir, j’emporterai ma canne à mouche, il y a de belles rivières à saumon en Norvège.
En me saluant, Jérémy me serre la main, d’une main musclée, qui t’arrache presque le poignet, ouillouillouille ! En voilà une belle rencontre, une rencontre instructive, charmante. J’ai découvert un grand Homme, aventureux, audacieux. Jérémy Gonçalves avait un rêve, et ce rêve, il l’a réalisé. Il valse avec les baleines, quelle belle aventure ! Les plus belles histoires commencent toujours par un rêve d’enfant !
À très vite les liewi Maxi-Läser, pour d’autres aventures, d’autres balades en cinémascope, dans un autre petit recoin, de notre paradis alsacien.
Le Maxi-Trotteur André Muller