Crèches, Ehpad, instituts spécialisés, nombreux sont ceux qui font appel à Isabelle et à sa soixantaine d’animaux – poule rousse, chiens et autres octodons – pour raviver du lien social et une meilleure compréhension des besoins de leurs patients. « En une séance avec AIMA, j’ai appris bien plus qu’en une année de consultation avec ma patiente », commentait récemment une psychologue après l’avoir vu prononcer des phrases dont elle la croyait jusque-là incapable. Une autre, dont les kinés ne savaient comment faire pour la sortir d’un mutisme physique, se sont pris à revoir leur diagnostic lorsque celle-ci a attrapé un des lapins d’Isabelle, de peur que celui-ci ne tombe de la table où il était : « Parfois, certaines personnes trouvent en eux la force d’aider un animal alors qu’ils ne l’ont plus pour eux », commente sobrement Isabelle. Les exemples pourraient presque se décliner à l’infini, associant jeunes enfants, autistes, hyperactifs.
« Prendre soin l’un de l’autre, sans y être commandé, est peut-être la clé de ces petits miracles d’AIMA »
Douze animaux
Zoothérapie : c’est le nom que les Canadiens ont donné à cette méthode encore sous-estimée en France et à laquelle Isabelle s’est formée au cours du temps. « Les connaissances à acquérir dans ce métier sont nombreuses et rien n’est figé puisque l’on travaille avec du vivant », des animaux aux bénéficiaires, à l’encadrement en passant par soi-même, ce qui donne une dynamique riche aux séances. « Entre les jeunes à former et les vieillissants à soigner, nous avons une équipe du matin, une équipe d’après-midi et les spécialistes de crèches, de visites en chambres », poursuit-elle. Le principe est simple : douze animaux – pas plus par séance – prennent place sur une table. Les « patients » sont autour. Tous deux s’envisagent, échangent au gré de leurs envies réciproques, aucun n’est forcé de participer, ni l’humain ni animal. Tout se fait dans le respect de chacun. Sans pouvoir parfois l’expliquer, la chose fonctionne certains jours au-delà de tout espoir : un garçon qui n’avait de cesse de se frapper la tête contre les murs s’est ainsi arrêté au contact de l’animal. Là encore, le personnel médical était sans voix.
Prendre soin l’un de l’autre, sans y être commandé, est peut-être la clé de ces petits miracles d’AIMA, qui aide à « révéler », à se « sociabiliser ». Rien de plus, conclut Isabelle, mais un rien qui change des vies, au contact de ces animaux consciencieusement aimés et sélectionnés.
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