Patrick Philipp, si je vous dis 2010, que me répondez-vous… ?
Que c’était il y a bientôt 15 ans et que, surtout, c’est l’année pendant laquelle j’ai rencontré ma femme, Audrey.
D’une certaine manière, le début d’une magnifique aventure qui nous a menés jusqu’à la reprise de l’entreprise familiale Schmitt.
Une reconversion, n’étant pas du secteur. Mais j’avais déjà une appétence pour la gastronomie et le « bon manger », ce qui m’a amené à élargir mes compétences aux côtés de ma femme qui venait du domaine sportif.
Avec son accord, nous avons fini par parler reprise de l’entreprise familiale à mes beaux-parents qui nous ont suivis dans ce projet avec entrain.
« Nous continuons à développer notre expertise et réseau de producteurs locaux et nationaux, avec des produits labellisés »
Outre le coût d’investissement de 5 millions d’euros, votre projet de reprise est tout de même un sacré pari…
Oui, parce qu’il s’agit ici non seulement d’ouvrir un nouvel atelier de fabrication, mais aussi, prochainement, une boutique. Mais c’est un investissement qui nous permettra de proposer des choses nouvelles, de travailler dans un plus grand confort et de développer l’entreprise, cette fois sur 1.800m2.
Les conditions et modalités de travail ont également été repensées à cet effet avec les salariés, de la mécanisation de certaines tâches à notre recentrage sur certaines plus nobles, sans oublier la venue une fois par mois d’un service de massage pour les employés.
Ces évolutions participeront à une meilleure organisation et à un meilleur bien-être au travail, tout en préservant notre environnement local.
Horbourg-Wihr est un lieu central depuis lequel nous pourrons livrer nos boutiques à l’avenir, à l’exception des baguettes de l’Avenue d’Alsace qui continueront à être façonnées sur place.
L’enseigne a pour devise « Charles Schmitt, simplement très bon », mais vous franchissez encore un cap…
Oui, parce que nous continuons à développer notre expertise et réseau de producteurs locaux et nationaux, avec des produits labellisés. Je pense à la ferme Clarisse pour les asperges et pour les fraises, aux Fruits Bernhard à Sigolsheim pour les quetsches, les mirabelles et les pêches de vigne, le Clos Fougère dans la Drôme pour les pêches, les abricots ou les figues, ou encore à la Maison Siffert pour son maraîchage ou la Ferme Meyer pour ses produits laitiers. Mais je pense aussi à nos contenants, nos cartonnages français pour réduire notre impact carbone, jusqu’au choix de nos farines. Bien plus qu’une enseigne artisanale, nous nous devons d’être des acteurs du quotidien.
La petite histoire
« Il est des moments où les rêves les plus fous semblent réalisables, à condition d’oser les tenter » : En une citation de l’auteur Bernard Werber, la philosophie de Patrick Philipp.
