vendredi 18 octobre 2024
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Claudine Mathis – L’énergie d’anticiper demain

On l’imaginait repenser notre avenir énergétique, mais c’est vers les transports et la politique locale que Claudine Mathis poursuit sa carrière. En charge du réaménagement du réseau de transports publics de Colmar, l’élue municipale et Présidente de Trace dresse un premier bilan de la politique des transports publics qu’elle a contribué à mettre en place à la rentrée.

Claudine Mathis, après une carrière dans un secteur énergétique en pleine restructuration, vous présidez depuis bientôt 3 ans aux destinées de Trace dont vous venez de remanier le réseau.

Le passage de l’un à l’autre pourrait en effet surprendre, mais ils ont en commun la crise climatique, les gains de souveraineté, notre approche énergétique, nos modes de déplacement, pour ne citer qu’eux. Ils façonnent déjà le monde de demain, d’où un besoin de se repenser et d’anticiper sans cesse.
Comme pour l’énergie, le nouveau réseau de transport Trace s’inscrit dans cette réflexion.

Mais plus précisément ?

Nous adapter fait partie de notre ADN. En mettant en place la nouvelle offre Trace, avec Colmar Agglomération, nous avons fait ce choix le 2 septembre dernier.

En augmentant de 45% notre offre sur le territoire, ce qui fut un vrai défi, nous avons renforcé nos interconnexions, l’intermodalité entre le train et le bus, l’augmentation de nos fréquences de rotation avec des temps d’attente réduits. Nous avons aussi choisi de réduire nos émissions de gaz à effet de serre, sans que cela n’impacte les dépenses des usagers.

Autre point sur lequel nous avons travaillé, la réduction des carences du réseau avec 85% des Colmariens qui vivent désormais à proximité d’un arrêt ou qui peuvent, si besoin, faire appel à des offres que nous avons mises en place pour faciliter leurs déplacements.

Vous faites ici référence à certains services complémentaires, presque personnalisés.

Je pense au transport à la demande, qui s’ajoute au nouveau tracé réparti désormais entre 7 lignes – dont 4 structurantes et 3 de maillage.

Cette option complémentaire permet à chacun de réserver une course 1h avant son départ. Nous avons aussi une offre en matière de transport PMR (Personnes à Mobilité Réduite, ndlr), composé de minibus adaptés.

Ces deux offres, qui existaient déjà, ont été affinées et leur utilisation encouragée par une plus grande formation aux outils numériques de réservation, que ce soit par téléphone ou depuis l’agence Kléber.

Vous parlez de retours : mais qu’en est-il de ceux relatifs à l’offre de transport dite classique, un mois après sa mise en place ?

En termes de fréquentation, le bilan complet ne se fera précisément que dans un an.

Mais ce que je peux déjà vous dire est que les premiers retours sont très positifs, tant de la part des usagers que des élus, notamment quant à l’adéquation des nouveaux tracés aux besoins des usagers, qui ont très rapidement retrouvé leurs marques.

L’amplitude des fréquences est elle aussi jugée bien meilleure. Cela, je crois, est notamment dû aux échanges initiés dès la phase d’élaboration de cette petite révolution. Mais aussi au travail d’information et des retours d’expériences observés sur le terrain, que ce soit au travers de la mobilisation de nos équipes pour orienter les usagers, les réunions publiques ou les enquêtes de satisfaction.

La question que nous avons souhaité privilégier est celle de l’adéquation de cette nouvelle offre avec les obligations horaires, par exemple, des professionnels ou des enfants, de la facilitation des déplacements d’un point à un autre, de la maison à l’école, ou vers leur lieu de travail.

« En augmentant de 45% notre offre sur le territoire, ce qui fut un vrai défi, nous avons renforcé nos interconnexions, l’intermodalité entre le train et le bus, l’augmentation de nos fréquences de rotation avec des temps d’attente réduits. »

Vous avez justement repensé certains déplacements entres grands axes résidentiels et professionnels…

C’était l’un des objectifs : resserrer la proximité géographique entre les actifs et leur lieu de travail. Pour vous donner un exemple précis, la zone résidentielle la plus dense est à l’ouest de la ville. La plus dynamique, sur le plan de l’emploi, au nord. Relier ces deux zones a fait partie intégrante de nos préoccupations.

La création d’un arrêt entre la gare et Liebherr Mining en fut un exemple, profitable à tous, à commencer pour les employés concernés qui vivent sur Colmar, dans sa périphérie ou plus loin encore.

De manière générale, l’objectif était le suivant : renforcer et favoriser la pratique des transports publics pour tous.

Parmi vos autres fonctions, vous êtes conseillère municipale déléguée en charge du rayonnement de Colmar. En quoi cette fonction est-elle importante ?

Parce que c’est une première vitrine à l’international de notre ville, auprès de ses villes partenaires.

Je pense notamment à notre réseau de cités jumelées, avec lequel nous échangeons sur nombre de thématiques d’avenir ; plus précisément avec les villes de Lucca, en Italie, Sint Niklaas, en Belgique, Schongau, en Allemagne, ou le district de Vale of White Horse, non loin d’Oxford, pour les historiques.

Mais aussi Einsenstadt, en Autriche, Princeton, aux États-Unis, ou Györ, en Hongrie. Parallèlement nous avons aussi noué un partenariat avec Takayama, au Japon, dont nous avons déjà reçu le maire et où se rendra ce mois-ci Éric Straumann.

Chacun des pas que nous faisons ensemble renforce notre expertise sociale, économique, locale et profite à chacun, quel que soit le domaine abordé.

Lorsque vous accueillez des représentants ou des citoyens de ces villes au sein de vos cœurs touristiques, éducatifs, professionnels, vous apprenez autant d’eux qu’eux de vous.

Ce rapport intellectuel et affectif bénéficie à tous et vous permet là encore de construire l’avenir, ce qui est au cœur de nos préoccupations.

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