Dans un monde dont on ne sait plus comment il tourne, « l’ouverture est pour moi la possibilité́ de découvrir l’inconnu en soi, ce que l’on ne connait pas encore, ce qui reste à dévoiler », explique Hélène Lacoste. Cette création « permet de faire émerger la parole » de citoyens de tout ordre. Depuis une dizaine d’années, la trentenaire associe des personnes de toutes confessions, CSP, langues, âges autour de ses créations. Cette écriture multiculturelle, intergénérationnelle, la directrice de la compagnie Plus d’une Voix la met cette fois au profit des Colmariens, francophones, dialectophones, allophones, pour écrire d’une même voix, jusqu’en décembre prochain.
Musicalité littéraire
S’inscrire à l’un de ses ateliers est au choix de chacun. Seule compte l’envie. La jeune femme s’implique, supervise. Met en confiance. Observe les participants « arriver en bulles » et repartir en groupe. « C’est à ce moment qu’ils tentent des choses plus risquées, plus vulnérables ».
Ici, la pratique culturelle devient tout autre : l’on peut parler pour soi, depuis soi et partager. L’angle, cette année, n’est pas dénué d’innocence : y sont abordés des moment de ruptures, des incompréhensions, « autant de thèmes importants dans les familles ». Il y est question de « recherche de place, d’intégration à un groupe, à un ensemble », aidé des travaux de Maupassant ou de Leila Slimani. « Slimani dit que la littérature l’a changée comme femme, comme citoyenne. Elle lui a permis de trouver sa place ». C’est sans doute à cela que contribue Hélène, avec ses élèves passionnés des mots et du dire. Sans doute parce que dans un monde en tension(s), « la culture est l’endroit où l’on peut (encore) trouver un espace plus paisible, moins violent », empreint de musicalité littéraire.
L’info en plus
Dates et inscriptions aux ateliers, jusqu’au 7 décembre /Représentations théâtrales sur plusdunevoix.fr
