Pourquoi brûle-t-on de faire du théâtre ? Comment peut-on en faire avec presque rien ? Sur le fil entre comédie et tragédie, la réponse se joue en musique ! », débute le pitch de Faire le mur, une pièce librement inspirée de trois scènes du Songe d’une nuit d’été de William Shakespeare. À l’écriture, Simon Hatab qui a déjà travaillé par le passé avec Maëlle Dequiedt. Les courts-métrages « I’m off to work I have posted on the fridge all the instructions on how to make a revolution » et « Histoire du bouc » en sont deux exemples quand il ne met pas sa plume au service de prestigieuses revues comme Alternatives théâtrales et Bande à Part ou ne participe en tant qu’artiste associé au programme Performing Utopia du King’s College de Londres. Maëlle Dequiedt, elle, officie comme cheffe de troupe et metteuse en scène du Songe.
Elle discute, affine les personnages avec François Charron, Rayan Ouertani et Léna Rossetti, trois interprètes de la Jeune troupe #4 du théâtre colmarien. Autour d’eux, trois mains agiles, passionnées : scénographe et costumière, Heidi Follietest, qui travaille depuis 8 ans avec Maëlle, passée par la Cambre, l’École d’art de Bruxelles, le Théâtre National de Strasbourg, avec Anne Théron, Caroline Guiela Nguyen et Thomas Jolly. À la création lumière, Thierry Gontier, avait déjà collaboré avec Matthieu Cruciani – qui, avec Émilie Capliez, co-dirige le Théâtre de Colmar depuis 2019 – sur la création L’Éveil du printemps. Régisseur son à la Comédie de Colmar et musicien, Grégoire Harrer complète le tableau.
Étoile montante
« Au sein du Songe d’une nuit d’été, les scènes des artisans – celles depuis lesquelles se construit Faire le mur – ne représentent pas plus de quelques pages », certes, note Leonora Lotti, directrice de production et diffusion. Mais « On y suit les aventures d’artisans – d’artistes amateurs – à qui l’on a passé commande d’un spectacle, décrit comme le pire jamais joué », poursuit Maëlle Dequiedt. Elle qui y voit « une mise en abyme par le dramaturge de son propre artisanat, des questions qu’il se pose et qui nous touchent », avec le regard, les rêves et la musicalité que porte sa troupe. Porté par la compagnie La Phenomena, l’objet théâtral interpelle, inspire, impressionne et rappelle que Colmar est décidément l’une des étoiles montantes de la nouvelle création « citoyenne » et théâtrale.
L’info en plus
Du 5 novembre au 6 décembre, puis du 20 mai au 7 juin : comedie-colmar.com
