Dans son nouveau livre, Nelly Alard plonge le lecteur au cœur d’une injustice d’État, inspirée d’un fait réel. Mai 2016. Tandis que la France gronde contre une réforme contestée, Romain, simple spectateur d’une manifestation, est violemment fauché par une grenade de désencerclement. Plongé dans le coma, il devient malgré lui le symbole d’un État qui, au lieu d’assumer ses fautes, falsifie les faits et impose son récit. Mensonges, manipulations, réécriture de la réalité : la machine institutionnelle se met en marche pour étouffer une vérité trop dérangeante. Face à cette omerta, la famille de Romain se heurte à un mur de silence et d’indifférence. Leur combat pour la justice se transforme en une lutte épuisante contre un pouvoir qui nie l’évidence. Comment survivre quand l’injustice se double d’un déni officiel ? Comment ne pas sombrer quand tout un système s’acharne à gommer une existence brisée ? Peu à peu, leur vie bascule dans une réalité déformée, où les faits les plus clairs sont noyés sous un flot de discours officiels absurdes et d’institutions hermétiques à la douleur humaine.
Dans ce roman d’une intensité rare, Nelly Alard ne se contente pas de raconter une tragédie : elle en fait une dénonciation implacable. À travers une écriture incisive et d’une redoutable justesse, elle dissèque la froideur d’un appareil d’État prêt à broyer des vies pour préserver son impunité. Elle met en lumière l’isolement des victimes et la mécanique implacable du pouvoir, où la violence institutionnelle se camoufle sous des formules administratives et des silences oppressants. La Manif n’est pas qu’un roman sur la brutalité policière : c’est une interrogation sur le pouvoir, la vérité et la responsabilité collective. Poignant et essentiel, il force à ouvrir les yeux, à mesurer l’ampleur de l’injustice et à interroger notre propre rôle face à ces drames qui, trop souvent, sombrent dans l’oubli.
