Il est actuellement le seul fabricant de tonneaux du Haut-Rhin. Un art ancestral, un métier d’antan, qui semble enfin sur la pente ascendante. Lionel Berger vient du milieu viticole, mais plus que le contenu c’est le contenant qui l’a attiré dès ses 8 ans : « J’ai visité une tonnellerie avec mon père. C’était une évidence. Et puis c’est génétique, dans la famille, il y en a toujours eu (rires) », confirme-t-il.
Effectivement, il n’est pas le premier tonnelier chez les Berger. Son arrière-arrière-arrière-grand-père l’a été, lui aussi. Alors après des CAP, il est parti exercer en Bourgogne. « J’aime le fait de travailler une matière vivante et d’apporter un plus à un alcool. Pour faire ce métier, il faut aimer deux choses : le bois et les alcools (rires) », s’amuse-t-il. Il est ensuite rentré ouvrir sa propre tonnellerie, tout en cumulant l’activité familiale d’exploitant viticole. Et ce, jusqu’à la retraite de son père : « Après, je suis resté ouvrier dans la société. Puis à partir du Covid, j’ai eu plus de demandes en tonnellerie, donc j’ai arrêté les vignes ».
Tonnelier, métier en voie de réintroduction
Son atelier se situe depuis 2010 à Beblenheim. La demande ne cesse d’augmenter et il vend à des particuliers aussi bien qu’à des professionnels : « Je fabrique des tonneaux pour les alcools, de 1 à 500 litres. Je m’occupe de l’entretien et de la vente de foudres, et d’en transformer en objet de décoration ou en bain norvégien, des choses comme ça », résume-t-il.
En Alsace, ils ne sont que deux à exercer ce métier. Voilà pourquoi il trouve des clients jusqu’en Champagne et en Savoie. De ce fait, devenir tonnelier, c’est aussi sauvegarder un patrimoine et des techniques. Il travaille avec peu de machines et un tonneau classique de 228 litres lui demande 15h de travail, pour une durée de vie de 50 à 60 ans.
Alors c’est certain, plus qu’un artisan, Lionel Berger est le gardien d’un savoir-faire.
L’info en plus
Un tonneau en bois donne à l’alcool un apport aromatique, selon son essence. Le chêne apporte des arômes de pain d’épices ou de noisette tandis que l’acacia, des notes florales et d’agrumes.