mercredi 8 octobre 2025

Schweitzer nous parle

« Je veux faire réfléchir les gens sur le mystère de la vie ». Albert Schweitzer le disait il y a cent ans. C’est toujours vrai ! Il aimait trouver des évidences dans la complexité. Il ajoutait : « L’idéal est une goutte d’eau qui peut faire sauter un rocher ».

Le mystère

Mais que faire de cela face au mystère de la vie qui, depuis la nuit des temps, interroge l’humanité et malmène les philosophes ?

Rassurons-nous avec Albert Schweitzer : « L’homme qui est vraiment pensant est rempli du mystère de la vie ». Bien sûr Albert Schweitzer a suivi des cours de théologie et de philosophie, mais ses réflexions sur le mystère de la vie, il les a bien plus forgées dans l’action.

Et voici le constat auquel il est arrivé. Nous devons nous résoudre à admettre que tout dans le monde, comme nous-mêmes, est vie, que toute vie est mystère et que la vraie connaissance du monde consiste à être pénétré du mystère de la vie. Pour lui, ce mystère ne devient que plus mystérieux par les progrès de la recherche scientifique. Pour lui encore, la raison d’être de l’existence n’est pas dans l’étude objective, mais dans la volonté instinctive de vie qui nous anime.

Et ce constat a son corolaire : « Tout ce que nous pensons sur un autre être, fait que je comprends que l’autre est un être comme moi ». Autrement dit : « Je suis vie qui veut vivre au milieu de vie qui veut vivre ». Ces mots, il les a laissés dans un enregistrement sonore trois mois seulement avant sa mort, comme un ultime message à l’humanité.

Ce n’est pas une affirmation de force, une revendication de sa présence ou l’expression d’une volonté à poursuivre son existence. C’est l’expression de la nécessité de ressentir l’existence comme un mystère et une valeur.

Lorsqu’il fréquentait le lycée, Albert Schweitzer s’agaçait déjà des argumentations dont le seul but était de permettre aux hommes d’éprouver moins violemment leur souffrance et celle qui les entoure. Là, déjà, il s’est attaché à l’idée qu’il était donné à chacun de faire cesser un peu de cette souffrance. Là, déjà, il s’est mis en tête qu’il faut suivre la voie de ceux qui veulent apporter la délivrance et non se perdre en méditations mélancoliques. Là aussi, comme si souvent, il en fait un aphorisme : « Lorsqu’on me demande si je suis pessimiste ou optimiste, je réponds qu’en moi la connaissance est pessimiste, mais le vouloir et l’espoir sont optimistes ». Voilà, de quoi nous mettre en joie et nous donner de l’énergie.

Francis Guthleben publiera cet automne Albert Schweitzer intime aux éditions AISL. L’ouvrage regroupe 100 témoignages sur le Prix Nobel de la Paix recueillis dans le monde entier

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