dimanche 22 décembre 2024
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Ribeauvillé – Revivre dans le regard d’Audrey

Magnifier le regard de ceux qui l’ont perdu. Et leur permettre de retrouver une seconde vie, sociale et sociable, partagée loin des coups d’œil gênés ou narquois : la vie selon Audrey Schaal, oculariste formée entre Strasbourg, Paris, Stuttgart et Dallas.

Le souvenir d’enfant, mon rapport à la prothèse oculaire se limitait qu’à celui d’un homme politique français. La faute, confiait celui-ci dans ses mémoires, à un accident « banal », à Hyères. Le mauvais « maniement d’un maillet pour enfoncer une sardine où l’on attache les cordes de tension ». Passé entre les mains d’Audrey Schaal, sans doute aurait-il pu gagner un peu plus d’humanité et le cours de notre histoire aurait-il été quelque peu changé. À voir… Parce qu’à découvrir le travail d’Audrey, fondatrice d’Oculart, c’est une autre histoire qui se noue entre elle et ses patients. Bien plus humaine.

De famille d’origine alsacienne, Audrey naît et vit jusqu’à ses 12 ans aux États-Unis. À Dallas, Texas. C’est là qu’elle rencontre Randy Trawnik, un « fabuleux oculariste réputé outre-Atlantique » qui avait lui-même perdu un œil à l’âge de 17 ans.

Enfant, « je me permettais de m’aventurer dans son bureau afin de découvrir son métier bien particulier : la fabrication d’œil artificiel ». Bingo ! pour Dora l’exploratrice, car, de là, est née la passion.

Entre médecine et art, la précision pour dénominateur commun.
©Oculart

Revivre socialement

Quelques années après son retour en France, direction BTS opticien lunetier, à Strasbourg ; puis Stuttgart, au sein du cabinet Ruth Müller-Welt qui l’encourage à passer parallèlement un Diplôme Universitaire Appliqué de Prothèse Oculaire à Paris. Succès ! Puis retour en France, pour ouvrir Oculart, en 2022 : son propre cabinet, dans le Pays de Ribeauvillé. Parce que « facile d’accès », à équidistance de Mulhouse et de Strasbourg, et parce qu’ « atouts patrimoniaux et naturels » de la région. Là, une patientèle de tout âge, qui, grâce à sa maîtrise médicale, retrouve l’opportunité d’une vie non voilée par cet autre regard, celui des autres.

Des blessés congénitaux, des nouveau-nés atteints d’un cancer de la rétine, le cœur serré à peine lancé, des réchappés de tôles froissées ou de flèches mal lancées. Comme cette patiente qui, les larmes aux yeux, lui a confié que « pour la première fois depuis mon accident j’ai l’impression de retrouver mon regard d’avant, de me sentir revivre socialement ».

Audrey Schaal et Randy Trawnik, membres de la American Society of Ocularists. ©Oculart

Randy Trawnik, comme elle membre de la prestigieuse American Society of Ocularists, a, lui aussi, fait le choix de lui confier son regard. En raison de la distance, il aurait pu choisir un Texan. Mais c’est elle qu’il a voulue. Le gage d’une autre belle reconnaissance.

Christophe Nonnenmacher

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