La création des sections féminines date de 2012, dix ans après la sortie du film Joue-la comme Beckham, sur le foot féminin. Depuis, les joueuses ont gravi les niveaux. À titre d’exemple, « les U15 sont montées en U18, qui ont fait la jonction avec l’équipe séniore » créée trois ans après en 2015. D’année en année, le groupe s’est développé avec la même philosophie : construire sur la durée avec le nombre pour base initiale. L’idée : construire en quantitatif pour mieux rivaliser, les années passant, en qualitatif. Créer un réservoir, pour mieux détecter et assurer la continuité. Une stratégie à long terme qui est au cœur de l’ADN d’un club centenaire. Un projet de club bien plus que de simple équipe. « Prenez l’exemple d’une autre équipe qui ne se reposerait que sur ses forces actuelles. Que se passe-t-il si ses meilleures joueuses quittent l’effectif ? Que devient le club s’il n’y est pas préparé, faute de formation sur le long terme ? », questionne Olivier Serrand. En privilégiant à ses débuts le nombre, le SR a, à l’inverse, pu assoir le sérieux de ses filles. Une forme d’effet entonnoir où ne subsistent progressivement que les meilleures joueuses. Les autres ne renoncent pas à leur passion footballistique, mais se reversent dans des équipes locales aux alentours.
Progression remarquée
Résultat des courses, une progression remarquée jusqu’en Régional 1 (R1) que seuls quelques faits de matchs ont stoppé et relégué en R2, à l’issue de la saison dernière. Deux nez cassés face à La Musau, deux meneuses de jeu à la cheville fracturée au bout de 3 minutes face à Strasbourg, une gardienne qui se troue sur un corner inexistant face à Vendenheim : « On maîtrisait les matchs et puis il y a eu ces manques de chance. Nous étions tout près », se souvient Olivier Serrand. Son objectif 2024-2025 : toutes équipes féminines confondues, remonter d’un cran en fin d’année. L’homme y croit, les filles aussi, de plus en plus nombreuses à s’épanouir dans un sport longtemps réservé aux hommes et qui attire désormais chez elles dès l’âge de 7 ans. De quoi continuer à bâtir l’avenir et peut-être un jour se rapprocher de la division Arkena, la Division 1 féminine que viennent de rejoindre cette année leurs voisines strasbourgeoises.
Le chiffre
176 : Le nombre de joueuses licenciées au SR Colmar en 2023. L’une des plus grandes sections du Grand Est.