Adèle Muller exerce dans un cabinet situé non loin du centre-ville. C’est là qu’elle reçoit ses patients pour nombre de traitements. Pourtant, au départ, elle a souhaité devenir criminologue. « Puis un jour, mon père a eu mal au dos et je lui ai mis de la crème ». Ce dernier lui a alors conseillé de se renseigner sur le métier de kiné, et c’est ainsi qu’elle a trouvé sa voie. Elle a aujourd’hui plusieurs spécialités : la prise en charge de la femme et la rééducation périnéale, le cancer du sein et, bien sûr, la maxillo-faciale : « J’aime dire que je fais ce que les autres kinés n’aiment pas faire (rires) », s’amuse-t-elle.
UNE ALTERNATIVE À LA MACHINE
Cette spécialisation maxillo-faciale est peu courante, elles ne sont que deux à Colmar, et lui permet de traiter l’apnée du sommeil. Ce trouble de la ventilation se caractérise par des pauses respiratoires durant la nuit. Les conséquences peuvent être neurologiques, avec de la fatigue, entraînant une augmentation du rythme cardiaque. « Souvent, ce sont les conjoints qui vont remarquer que vous arrêtez de respirer. Le premier signe déjà, c’est un ronflement très fort qui s’arrête d’un coup », complète la professionnelle.
Dans les cas les plus sévères, la machine est inévitable. Une machine pas toujours silencieuse ni agréable, qui envoie de l’air. « C’est dû à la langue, qui est censée être tonique. Mais si vous respirez par la bouche, votre langue va être molle. Donc quand vous posez votre tête sur l’oreiller, elle va obstruer l’arrière de la gorge », explique-t-elle. Ainsi, sur une apnée légère ou modérée, la kiné fonctionne très bien à la place de la machine. Et c’est très simple. La spécialiste donne de petits exercices à faire tous les jours : « Le but, c’est qu’elle soit tonique. La langue est une princesse qui vit dans son palais (rires). Cela passe par exemple par des claquements de langues, les lettres et sons comme le LA, le DA ». Des exercices facilement intégrables dans la vie de tous les jours, par exemple en lisant Maxi Flash à voix haute.
Le chiffre
10
En pourcentage, c’est la part de la population touchée par l’apnée du sommeil. Seuls 4 à 6% seraient traités.
