Voilà quelque chose qui fait parler – ou qui devrait faire parler ! La mise en place des ZFE, les Zones à faibles émissions, dans quelques grandes villes de France, dont Strasbourg, est soumise à certains seuils. Autrement dit, quand on estime qu’on respire mal dans ces villes, on instaure les fameuses vignettes Crit’Air, avec un plan d’interdiction progressif des véhicules de moins en moins polluants.
On a mesuré qu’on respirait mieux à Strasbourg, et la ZFE est repassée sous le seuil d’activation en 2023. Alors quoi ? La sanction ne vaut que si la législation est valable. Autrement dit, sous le seuil, la ZFE n’a pas lieu d’être, et les vignettes Crit’Air 3 normalement interdites au 1er janvier prochain ne peuvent plus faire l’objet d’une verbalisation. Simplement d’un petit rappel et d’une « sensibilisation ».
Deux lectures à avoir
On peut y voir deux lectures. La première, c’est que les efforts payent. Les habitudes commencent à changer, et entre les transports en commun, le stationnement prohibitif et le GCO, l’air au-dessus de Strasbourg va mieux, signe que quand on fait des choses, on peut aller vers du mieux. Encore faut-il considérer que le Grand Contournement Ouest soit une bonne chose, mais ça, c’est un autre débat.
Ce qui fait moins plaisir, c’est la deuxième lecture : « Allez, c’est bon les gars, on est sous le seuil, recommencez à polluer ». Je caricature, m’enfin bon, pour ceux qui ont peu de conscience écologique, c’est un peu le message. Tout cela m’interroge sur ce fameux seuil. Pourquoi en faut-il un ? Peu de pollution, ce sera toujours trop de pollution. C’est un peu comme si on disait que vu qu’il y a moins d’accidents de la route, hop, on peut re-picoler un petit coup.
Oui, en un sens, l’écologie doit être contraignante. On a suffisamment souillé la nature pendant des décennies pour essayer de se faire pardonner à l’échelle humaine. De nouvelles mesures européennes plus ambitieuses sont en cours de discussion. Cela éviterait de jeter le bébé avec l’eau du bain.