Il a appris le métier auprès du charismatique Adrien Vonarb et a pris sa succession en 2020. Aujourd’hui Jérémy Fuchs navigue sur le Rhin avec une petite barque d’un mètre sur quatre, munie d’un moteur qu’il utilise ou non. Il lance ses filets ou ses nasses et capture ainsi différentes espèces qui vivent dans les eaux du fleuve : brème, barbeau, chevesne, tanche, anguille, gardon, écrevisse, carpe, brochet, silure… Il remonte entre cinq et six tonnes de poissons par an. Le jeune professionnel pratique une pêche raisonnée et respectueuse de l’environnement. « Je pêche avec de grosses mailles pour ne pas attraper les plus jeunes. Et mon objectif est de valoriser toutes les espèces pour ne pas déséquilibrer le milieu naturel », indique-t-il.
Il pêche toute l’année
Il fournit des poissons entiers ou en filets aux restaurateurs, plutôt des carnassiers comme le brochet, le sandre, le silure, la perche. Les autres espèces sont transformées par ses soins en quiches et tourtes sous la marque Délices de nos rivières dans son atelier à Balgau. Ces produits sont vendus dans les supermarchés, notamment au Super U à Fessenheim et Colmar, dans quelques épiceries locales et dans des fermes qui pratiquent la vente directe. Parmi les clients restaurateurs du pêcheur figurent quelques étoilés comme L’Auberge Saint-Laurent à Sierentz, L’Alchémille à Kaysersberg, Le Cerf à Marlenheim. En fonction de la saison, Jérémy Fuchs navigue soit sur le Vieux Rhin, soit sur le canal d’Alsace, de Kembs à Neuf-Brisach. « On peut pêcher toute l’année sur le Rhin », précise-t-il. Et ses eaux ne sont pas polluées. « Depuis 1986, il y a eu beaucoup d’argent injecté pour la renaturation du Rhin. Il fait partie des fleuves les plus propres d’Europe », assure-t-il.
L’info en plus
Le Rhin sauvage ou le Vieux Rhin, comme on l’appelle aujourd’hui, a toujours été difficile à dompter. En 1928, les travaux démarrent pour la construction du grand canal d’Alsace, creusé parallèlement au Rhin.