lundi 21 octobre 2024
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Les années ninzehnhundertsalèmolcht

Chez moi derrière la lune, hender’m Mond d’Heim, ils sont là, ils évoluent autour de nous, quelques fois impalpables, ils nous intriguent… Je ne parle pas de petits êtres qui seraient venus d’une autre planète (quoique) mais de nos chers ados… D’Jungè sen hittzèdààs nimmi wàs sè g’wann sen (les jeunes, de nos jours, ne sont plus ce qu’ils étaient) scandent ceux qui de toute évidence n’appartiennent plus à cette catégorie.

Vraiment ? Les personnages sont pourtant les mêmes, le feuilleton est le même, il n’y a que les costumes qui changent, et encore ! Quand je vois leurs inspirantes tenues, ça me rappelle un peu les années ninzehnhundertsalèmolcht (mille neuf cents-autrefois). Je prends un très grand plaisir à les observer, je les trouve ànhangisch (attachants), ces êtres qui naviguent dans ce Niemandsland (no man’s land) un peu hostile, entre Kendheit (enfance) et monde adulte. Dans leurs visages aux traits de Bubbele (poupons), on arrive encore à imaginer un Schokolàschneujtzer (une moustache de chocolat) là où pousse tout doucement un vrai Schnudelnàsbramser (frein à morve = moustache).

Entre leurs certitudes et leurs doutes, exprimés par des «s’esch guet ich weiss» (c’est bon je sais, ou, plus dans l’air de temps : je gère), leurs propos sont attendrissants et leurs manières tout autant. D’jungè Schnüfer (les jeunes premiers) se donnent de la contenance avec une démarche faussement assurée. Et les jungè Bibblè (les jeunes poulettes = les jeunes filles) se font remarquer avec leurs éclats de rire retentissants, à la fois lumineux, puérils et teintés de gêne. Dans tous les cas, ils se cherchent, et ils se trouvent : wie Maidlè sen, do kommè Büewè ané (là où il y a des filles, les garçons accourent).

D’Büewè laufè garn dè Maidè noch (les garçons aiment bien courir après les filles), dans l’espoir de schmüssè (flirter) avant de très officiellement ùff d’Freijèrej gehn (fréquenter). L’éternelle ritournelle. Et on aura beau leur dire qu’on était comme eux, que si si on peut les comprendre, «en vrai» on ne parle pas le même langage, «wesh», «c’est carré», on finit par se faire «ghoster».

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