lundi 28 avril 2025
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Lucas Stoll – La réalisation d’une passion, image par image

Son amour pour Louis de Funès l’a mené loin. Passionné de cinéma depuis l’enfance, le réalisateur colmarien Lucas Stoll a su se faire un nom dans le monde de la vidéo depuis son Alsace natale, collaborant avec de grands noms. Des courts-métrages aux clips, en passant par les documentaires, il multiplie les formats et innove. Un homme de l’ombre, dont le travail est de mettre en lumière.

On vous dit réalisateur, chef opérateur et cadreur. Quel est votre vrai métier ?

C’est une bonne question (rires). Je travaille essentiellement en tant que réalisateur et chef opérateur. Mais effectivement, j’ai plusieurs cordes à mon arc. J’aime bien ce côté couteau suisse. Pareil dans les projets que je choisis, c’est hyper varié. Je suis à mon compte, je travaille projet par projet, ça me laisse du temps pour bosser à côté sur des choses personnelles. Par exemple, mon documentaire On a volé ma VF, j’ai décidé de l’autoproduire, de le faire vraiment sur mon temps libre. C’est aussi ce que ce métier me permet. Vu que tu gagnes assez bien ta vie, il permet, dans les moments de creux, de bosser sur des projets perso. J’aime également fabriquer, innover, trouver des idées, et ce sont des métiers en perpétuelle évolution. Me dire qu’il y a un défi technique et artistique, et le faire vivre, c’est vraiment stimulant.

« Pendant des années, j’étais allergique aux documentaires. Et en fait, j’adore ça ! »

Vous êtes un féru de vidéo ?

Je suis surtout passionné de cinéma, à la base. C’est marrant parce que, quand j’ai commencé à bosser il y a un peu plus de dix ans, je me suis retrouvé assez vite à travailler pour des chaînes YouTube, mais en fait ce n’est pas du tout quelque chose qui m’intéressait. Et aujourd’hui, beaucoup entrent dans des écoles de cinéma pour travailler dans le monde de YouTube. Moi, heureusement, j’ai la chance de faire de tout : documentaire, web, fiction. À chaque fois c’est un nouveau défi, avec une écriture différente selon le format. Je suis vraiment reconnaissant de pouvoir faire tout cela.

Lucas Stoll en pleine action, caméra en main, sur un tournage. / ©Dr
À l’origine, il y a donc le cinéma. Comment est née cette passion ?

Tout a commencé quand j’avais 6 ans. J’ai vu un film de Louis de Funès, Le Gendarme en balade, et je suis tombé en amour. À la suite de ça, j’ai commencé à m’intéresser à tous ses films, ce qui m’a ouvert à d’autres. Puis j’ai tourné mon premier court-métrage à 12 ans, et je n’ai jamais arrêté. Mon oncle, plus âgé que moi, avait un caméscope. Je l’ai pris et j’ai fait un remake de King Kong avec des Playmobil, dans le jardin de mes grands-parents. Il s’appelait Playmo Kong (rires). Puis ça s’est professionnalisé au fur et à mesure et je me suis vraiment lancé à 19 ans. Au début, c’était en dent de scie, mais en un à deux ans, je me suis stabilisé professionnellement. Dans le détail, après ce premier court-métrage, j’ai continué à faire des films, avec des amis, avec de la famille, puis dans un club de cinéma à Colmar. Là, j’ai appris plein de choses et fait plein de rencontres. J’ai commencé à tourner avec des comédiens amateurs, puis de fil en aiguille, j’ai rencontré des professionnels. J’ai toujours fait ça à côté des cours. Au lycée, je suis allé à Munster pour faire une option cinéma, où j’ai encore appris plein de choses. L’année de mon baccalauréat, j’ai tourné mon premier court-métrage professionnel. J’ai ensuite commencé une école de cinéma à Paris, que j’ai arrêtée au bout de troismois parce qu’on m’a proposé du boulot.

Et aujourd’hui, vous faites divers formats : courts-métrages, YouTube, publicités, clips et documentaires. Lequel préférez-vous ?

Ça change selon la période. Pendant des années, j’étais allergique aux documentaires. Et en fait, j’adore ça ! Je me suis même retrouvé à en faire beaucoup. Je pense que c’est pour ça que j’ai deux métiers. Quand je fais trop de choses en tant que réalisateur, mon métier de chef opérateur me manque, et inversement. C’est aussi pour ça que je suis à mon compte : pour choisir les projets et changer de routine. C’est ce qui me plaît.

Deux métiers qui vous ont amené à collaborer avec des personnalités, comme les youtubeurs Hugo Décrypte et Squeezie, ou encore le chanteur Claudio Capéo.

C’est vrai, mais ce sont des gens qui ont mon âge. Ils se sont professionnalisés en même temps que moi. Donc c’est, en quelque sorte, un concours de circonstances.
Je n’ai pas spécialement cherché à travailler pour eux, ça s’est fait naturellement. Par exemple pour Squeezie, j’ai un de mes meilleurs amis qui était monteur pour lui. Il m’a ramené sur un tournage il y a plus de six ans, c’est comme ça que j’ai fini par travailler avec. Ou bien avant, je faisais du Greg Guillotin. J’ai croisé tout ce monde de YouTube parce que nous sommes de la même génération, je suis arrivé sur le marché du travail à la bonne période. Malgré tout, ces moments sont hors du temps. Quand Hugo Décrypte interviewe Christopher Nolan, c’est très rapide, je ne fais que filmer. Et puis après, il n’est plus là. Donc parfois, je ne sais même pas si je réalise vraiment ce qu’il se passe quand je travaille avec ces gens-là.

Lucas Stoll (troisième en partant de la droite) a notamment travaillé à la réalisation d’un clip de Claudio Capéo (quatrième en partant de la gauche). / ©Dr
Vous avez aussi votre propre chaîne. Vous êtes Youtubeur ?

Je n’ai pas cette prétention. Ma chaîne, je la vois comme un laboratoire où tester plein de choses. J’aime expérimenter. D’ailleurs, parmi mes récents projets, il y a une grosse vidéo, le fruit de deux mois de travail. Elle porte sur l’intégrale des films de Louis de Funès (rires).

Votre métier, de plus en plus de jeunes veulent le faire. Qu’est-ce que vous avez envie de leur dire ?

Il n’y a pas de secret. Il faut faire, un maximum. C’est en faisant qu’on apprend. D’autant plus que c’est un métier où on ne cesse d’apprendre. Ça fait vingt ans que je fais des films, et pourtant, je continue d’engranger et d’expérimenter. Donc si tu veux devenir bon, le seul secret, c’est de ne pas avoir peur et de faire, de tester.

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