mardi 10 juin 2025
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Haut-Rhin – Timéo Turri, MAF aux doigts d’or

En 2024, à seulement 18 ans, le jeune alsacien est devenu Meilleur Apprenti de France. De ses mains naissent de véritables œuvres d’art, des bijoux, au sens propre comme au figuré.

Comment vous est venu cet amour de la bijouterie ?

Ça s’est fait assez naturellement. Je n’avais pas d’idée précise de ce que je voulais faire, alors au départ, j’ai fait une seconde générale avec option art, parce que j’ai toujours été créatif. Et un jour, je me suis levé et je me suis tout simplement demandé : pourquoi pas la bijouterie ? J’ai fini par postuler dans deux écoles, mais j’ai été refusé. Puis quelqu’un a fini par me parler d’une formation en alternance, et j’ai rencontré mon patron actuel, M. Müller, de la bijouterie du Bollwerk. Voilà comment j’ai commencé, en partant du niveau zéro. Ça m’a tout de suite plu, ce travail du métal et la créativité. Le bijou a aussi une valeur sentimentale, et c’est intemporel, ça traverse les générations.

Cela vous a tellement plu que vous avez tenté le concours de Meilleur Apprenti de France.

Oui, surtout pour me challenger, car c’est assez sélectif. Ne faire qu’une seule pièce, et donner le meilleur de soi-même pour elle, c’était un bon moyen d’évaluer mes compétences. J’ai dû réaliser un bracelet. Il m’a demandé entre 200 et 300 heures, en dehors de mes heures de travail. Il fallait avoir une note supérieure à 17 pour obtenir la médaille d’or, et j’ai été le seul de la région Grand Est à l’avoir. C’est gratifiant et je suis fier d’avoir rapporté ça à mes collègues et à mon patron, qui m’ont beaucoup soutenu.

Le bracelet réalisé par Timéo Turri, qui lui a permis de devenir Meilleur Apprenti de France. / ©Timéo Turri
Avez-vous conscience que vous êtes devenu un ambassadeur de l’Alsace ?

J’avoue que je ne me suis jamais posé la question. J’aime ma région et je m’y plais, je trouve ça beau de faire perdurer un tel savoir-faire ici. J’ai d’ailleurs beaucoup de chance d’être entré à la bijouterie du Bollwerk, c’est l’un des derniers ateliers en France avec un tel savoir-faire, où l’on part d’un bout de métal quelconque, qu’on fond et qu’on travaille pour le former, un peu à la manière d’un forgeron. Tout ça pour dire que j’ai commencé dans la région et que j’ai envie d’y rester. Si je peux aider des jeunes à se lancer, à se motiver, je serai fier de le faire. Et en faisant ça, je fais aussi perdurer mon métier et le savoir.

À l’avenir, aimeriez-vous avoir votre propre bijouterie et devenir Meilleur Ouvrier de France ?

Après ma formation, je compte rester à la bijouterie du Bollwerk. J’ai encore beaucoup à apprendre. De plus, ce qu’il me plaît, c’est de créer, d’être à l’établi et d’acquérir le plus de savoir-faire, pas de gérer une boutique. Concernant le titre de Meilleur Ouvrier de France, c’est quelque chose de grand, mais il y a vraiment un gap énorme avec MAF. Les pièces, ce ne sont pas des centaines d’heures qu’il faut, mais des milliers. Mais pourquoi pas, un jour. Pour le moment, devenir un vrai bijoutier-joaillier, c’est mon plus beau projet.

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