« Nous sommes très contents de la réussite, le projet a bien démarré », répond Lise Meinrad, copropriétaire de Maltala, quand on lui demande un premier bilan. Si l’enjeu était, au départ, de prouver leur qualité, Maltala peut déjà se réjouir d’avoir une clientèle fidèle. « Certains brasseurs se fournissent exclusivement chez nous, on en est fiers », se réjouit-elle. Plusieurs dizaines de brasseries artisanales ont répondu à l’appel, toutes alsaciennes ou lorraines : « L’idée est de rester assez proche, cohérent dans la démarche de production locale ». Depuis quelques mois, Maltala a élargi sa gamme de malts pour proposer des gammes plus diversifiées, entre malts foncés ou torréfiés : « Nous voulons que le brasseur puisse avoir suffisamment de choix à proximité », précise Lise Meinrad.
Une malterie locale qui joue l’intermédiaire entre locaux et très locaux
Il y a un an, en juin dernier, l’histoire commençait dans un local flambant neuf de la zone artisanale du Muelbach à Bergheim. Lise et son père, Philippe Meinrad, qui est céréalier bio à Illhaeusern, avaient l’idée et l’envie de proposer le maillon de la chaîne brassicole qui n’existait pas encore dans la région, mais également de suivre le processus de transformation des céréales cultivées : « L’objectif était en quelque sorte de reprendre le pouvoir sur le devenir de sa production », confie Lise Meinrad. Aujourd’hui, une quinzaine de fermes alsaciennes partenaires du projet cultivent des céréales bio pour Maltala, majoritairement de l’orge qui a une enveloppe naturelle servant de base filtrante pour les brasseurs, mais aussi du blé, du seigle, du sarrasin. « Globalement, toutes les céréales qui germent peuvent être maltées », précise-t-elle. Cet automne, Maltala fera des essais de maltage d’avoine.