Elle était toute retournée ma voisine l’autre jour en rentrant de son cours de couture de costumes du Père Noël. Elle qui d’habitude mène si bien sa barque avait l’air contrariée. Elle m’a raconté qu’elle n’aimait pas la saison, que ça piquait en ce moment et que comme pour beaucoup d’entre nous, c’est l’entrée dans une dépression hivernale. Le phénomène s’explique principalement par la diminution de lumière du jour qui, en désynchronisant l’horloge interne du corps humain, plombe l’humeur, elle a dit. On est tout retourné par l’hiver, comme un colibri d’Amazon qui ne veut pas cuire. Là, j’avoue que je ne l’ai pas bien comprise ma voisine. J’avais la tête qui tournait dans le mauvais sens. Un peu comme lorsque je bois un vin chaud au marché de Noël, une piquette j’ai dit à ma voisine qui en a profité pour me retourner la question. À propos, ils viennent d’où les litres de breuvage que l’on nous sert pendant les fêtes ? Y a-t-il un vigneron digne de ce nom sur les marchés ? Car une fois arrivé, ce n’est pas comme avec Amazon, on ne peut pas retourner le produit, c’est plutôt lui qui nous retourne l’estomac. Et c’est la tendance en cette fin d’année. Vous avez sans doute remarqué les panneaux d’entrées de plusieurs centaines de communes, tout retournés eux aussi par les agriculteurs qui expriment leur mécontentement. J’ai envie de champs de coquelicots et d’un soleil de plomb, a conclu ma voisine toujours un peu piquée, avant de retourner à ses moutons. Joyeux Noël Félix, a conclu ma voisine.