19 concerts et évènements étaient au programme élaboré sous la direction artistique de Marc Coppey et porté par l’Association Les Musicales totalisant 70 années d’existence. L’étendue du répertoire proposé cette année a été d’une richesse inégalée tant dans la conception, la coordination, et le contenu des œuvres. Des masters classes étaient offertes aux jeunes talents alsaciens. Une rencontre inédite était proposée entre le hip-hop et la musique baroque. Le temps a été traversé avec un répertoire allant du XVIe au XXIe siècle. La transmission a été centrale, de surcroît du centre-ville au quartier ouest. La musique a inondé toute la ville.
Le talent du directeur artistique
Marc Coppey a montré toute l’étendue de ses compétences. Considéré comme l’un des meilleurs violoncellistes au monde, il est aussi un chef d’orchestre de renom invité des grandes scènes internationales.
À 18 ans, il a obtenu le premier prix au prestigieux concours Bach de Leipzig. Sa première rencontre avec le festival remonte à 1993 quand il a été invité par Michel Spitz, chargé alors de la programmation. Marc Coppey était venu avec Maria Joao Pires, une pianiste exceptionnelle. En 2003, le festival s’est réinventé et Coppey nommé directeur artistique. L’association était alors présidée par Michel Spitz, aujourd’hui adjoint au maire de la ville de Colmar chargé de la culture, des arts et du patrimoine. Mélomane averti, soucieux de mettre à l’honneur la musique au service de l’art. Les deux hommes sont devenus amis et le premier rendez-vous s’est transformé en rencontre annuelle incontournable pour les amoureux de la musique. Le nouveau président Vincent Gabus et l’ensemble des organisateurs ont pris le relais pour une programmation qui a puisé dans les plus beaux concertos de Rachmaninov, de Grieg en passant par Brahms. De magnifiques symphonies avec Dvorak, Mendelssohn et Schubert, d’intimes sonates de Beethoven et Scriabine. Le répertoire a ouvert les horizons avec de majestueux trios de Mozart, de Brahms et de Ravel ainsi qu’un somptueux quatuor à cordes de Beethoven. Du DO mineur au LA majeur, la profondeur et la grandeur de l’expression de l’indicible a été dévoilées.
La musique a éclairé les cœurs
L’ouverture la plus large a été proposée pour pénétrer différentes dimensions : l’allure des songes dans les images d’Orient de Schumann, les révélations intimes de l’ordre des choses muettes dans les préludes de Bach. Le flamboyant, l’intense et le fervent ont été atteints avec la musique baroque. Le sensuel, le profond, l’extase étaient au rendez-vous avec le romantique, sans omettre la douceur intimiste de la musique de chambre et la richesse de l’union avec les révélations vocales pour que la musique parle intensément à chacun. L’ambition était d’associer les compositeurs, les interprètes et le public dans une communion d’émotions. La programmation a révélé qu’il est possible d’unir les humains sans opposer les différences, mais en les cultivant pour atteindre une harmonie.
Elisabeth Spitz