jeudi 21 novembre 2024
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On Ruffet le match – Bonjour !

C’est simple un bonjour. Ça ne coûte pas grand-chose, ni en souffle ni en mots – ni en amour propre. Son utilisation est suffisamment identifiée pour qu’il n’y ait pas à hésiter sur le moment opportun ou non. Mais on sent quand même une réticence de plus en plus grande à prononcer ces deux syllabes.

Je ne sais pas si vous l’avez noté, c’est souvent par l’absence que l’on remarque les choses. Là, c’est par la présence que j’ai remarqué l’absence. Bougez pas, j’explique. J’ai pu enchaîner il y a peu de temps les randonnées, c’était avant le déluge qui s’est abattu notamment sur l’Alsace du Nord, et quand on croise de sympathiques marcheurs vêtus en fluo avec sac de victuailles sur le dos, on échange un petit sourire et un petit bonjour. Rien de plus naturel. Ça n’engage à rien, on ne demande pas d’argent ni de coup de main, on ne signe pas pour ou contre la guerre, on n’autorise pas le prélèvement de ses organes.

Peur de quoi ?

Dans les villages, on arrive encore à croiser les gens et à se dire bonjour. Peut-être qu’à force de se croiser à la boulangerie, on a l’impression d’un petit peu se connaître. Et encore. Vous vous promenez avec les enfants, ça rigole, ça gambade, et même là, vous croisez des gens qui vont regarder leurs chaussures plutôt que de vous parler. Bon. Dans les transports, on s’assoit, on a le droit de dire bonjour aux personnes à côté, sans que ça amène à engager la conversation. Dans les grandes villes, c’est un peu la même. On a peur de croiser un regard, peur de déranger peut-être, peur de se faire envoyer balader.

Bien sûr, il ne s’agit pas de dire bonjour tout le temps, à tout le monde, à chaque instant, ce serait un peu bizarre, on est d’accord. Je parle de situations où ce serait juste normal de se dire bonjour. Parce que ça ne coûte rien, et qu’un sourire peut changer une journée.

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