lundi 21 juillet 2025
AccueilCHRONIQUESLes balades en couleur d'André MullerMa balade paisible dans ce paradis où les anges m’attendent

Ma balade paisible dans ce paradis où les anges m’attendent

Ce mois-ci, ma chronique est légère et inopinée, portée par cette chaleur d’été et ce ciel d’un bleu azur, presque vorace. Nous partons vers le Grand Nord alsacien, là où l’étoile Polaire brille, là où les ours blancs se prélassent, batifolent dans le delta de la Sauer.

Une escapade à bicyclette, à travers des prairies fleuries que je traverse émerveillé, en roucoulant comme un oiseau libre. Au détour d’un chemin, des herbes hautes fouettent mes mollets, des marguerites ballottent dans le vent, des digitales pourpres en forme de dés à coudre me regardent passer. Autour de moi, une multitude d’arbres fruitiers généreux croulent sous le poids des fruits, chers à nos Maxi-Läser’s. Dans ce village caché, Obersteinbach, nous croiserons : Johan, l’éducateur-psy chuchoteur, qui parle le langage des chevaux, Christelle « l’encyclopédie », une gente dame, qui sait tout sur tout. Quand mon ventre papillonne, je pense aux fromages de chèvre de Pierre, miam, miam. Ça vous va ? Alors ! à, vos marques, prêts, sautez à pieds joints dans ce décor de cinéma. Et, venez, c’est maintenant !

Je m’approche de ce petit paradis, s’il existe, il ne peut être que là-bas, bien au-delà de Haguenau, bien plus loin que Soultz-les-Bains, encore plus loin que Lembach. Je pédale, je flâne, je prends mon temps, parce que le paradis, ça ne se mérite pas au galop. J’avance tout doucettement, le nez au vent, je traverse Niedersteinbach. Ce n’est pas seulement un décor en CinémaScope Nïeddersteinbàch. Non ! c’est aussi un petit secret d’histoire. Le chancelier Helmut Kohl, lui-même, venait y passer ses vacances en famille. Entre deux sommets européens, Helmut s’offrait des pauses bien méritées, ici, chez son ami Michel Zinck dans cette quiétude alsacienne.

ENFIN ! OBERSTEINBACH ! MÊME LES VACHES ÉCOSSAISES M’ATTENDENT.

Ça y est ! J’y suis, mon petit paradis, l’endroit parfait pour se perdre et ne jamais avoir envie de rentrer. Je vous ouvre les portes de mon coin secret, mais chut, ne l’ébruitez pas ! Un petit bijou niché entre les collines et 14 châteaux forts, enveloppé de forêts à perte de vue, de pins parasols, où l’air sent la résine, mielleuse. Ce village est gardé par les fameuses vaches écossaises, impassibles. Ces reines aux poils roux longs et au regard si doux ont l’air de méditer sur le sens de la vie, entre deux brins d’herbe.

MON PREMIER RENDEZ-VOUS, C’EST AVEC MON ESTOMAC !

M’enfin ! chuuttt ! Il grogne, il proteste et me rappelle à l’ordre. Après tous ces kilomètres à pédaler, une faim monumentale me saisit, celle qui me fait imaginer des tartines grandes comme une planche à voile. Je m’arrête à la Chèvrerie du Steinbach chez Pierre Sturtzer. Ici, pas de chichis, pas de nappes brodées, juste des sourires sincères, de bons fromages de chèvre qui sentent la campagne. Pierre me propose une maxi-tranche de pain croustillante, encore tiède que je tartine généreusement. Une petite merveille, une dernière bouchée et je suis au septième ciel. Oui, le paradis a parfois un goût de chèvre et de pain rustique.

L’ESTOMAC BIEN REMPLI… EN ROUTE VERS LE CHUCHOTEUR.

Quand j’arrive, Johan Hofmans, l’éducateur-psy des chevaux, est là-haut sur sa colline, dans son royaume, entouré de ses amis à quatre sabots. Johan murmure quelques mots à l’oreille d’un jeune étalon aux réactions imprévisibles. L’animal cligne des paupières, ferme doucement les yeux, comme s’ils entraient ensemble en méditation. Comme par magie, ce célèbre chuchoteur a une patience d’ange, il leur suffit d’un geste, d’un claquement de langue ou d’un simple regard échangé pour se comprendre. Ils parlent la même langue, celle des corps et des cœurs. Ici, tout est une question de patience, de confiance. Je m’approche de lui, Johan me regarde avec son sourire malicieux !
-Tu sais André, les chevaux me racontent des choses qu’on ne confierait même pas à son meilleur ami.
-Ah bon ? Et qu’est-ce qu’ils te disent, Johan ?
-Qu’il faut parfois descendre de son vélo et écouter le silence.
ais quelle leçon de vie, Johan me parlerait-il comme à l’un de ses canassons ! Je n’ai rien à répondre. Juste écouter, une parole d’un homme, sage. Ces mots résonnent en moi, je les sens venir, du plus profond du dedans de moi, « Villicht haet’r a Rossnàtur, d’Johan ? Awer ar versteht die Seel vo da’ Resser. » Quelle rencontre enrichissante ! Mais me voilà reparti vers mon autre rendez-vous, complètement tourneboulé.

SUR LE CHEMIN ENSABLE, UN ANGE NOMME MAMY COCO.

Sous un tunnel de pins parasols biscornus, où la lumière joue à cache-cache, je découvre ce village tout en longueur, habillé de maisons en grès des Vosges alignées côte à côte, comme des tirelires. Un clocheton en bulbe s’élève, coiffé d’un coq qui, fièrement, indique la direction du vent, A’ wetterfàhnele. C’est l’église protestante, paisible et discrète qui veille, ici, depuis 1787. Christelle est là, très élégante, petites lunettes rondes, joli chignon argenté. Elle est entourée de sa famille d’adoption, Angelica et Geoffrey. Ces deux tourtereaux se sont rencontrés sur les bancs de l’université. Angelica, Colombienne, étudiait la littérature française à la Sorbonne, Geoffrey, butinait les fleurs dans les champs, étudiant le secret des abeilles à l’université de la vie. Deux chemins, deux passions, réunis par le hasard des cœurs.

ET CHRISTELLE DANS TOUT ÇA ?

Christelle c’est la mémoire des Vosges du Nord, mais pas seulement ! Elle en sait plus que Google et l’I.A. malaxés dans le même pétrin. C’est une femme de la forêt enracinée, libre. Elle connaît chaque brindille, chaque arbre, fleur, plante, et même les herbes folles, ces petites rebelles qu’elle aime tant. Une femme aux multiples vies, aujourd’hui entourée par une nouvelle famille. Un bonheur incommensurable, une chance inouïe. La vie lui a offert un cadeau du ciel : trois petites filles, trois bonheurs, Mathilde, Clara et la petite dernière Elisa. Trois anges qui l’ont baptisée Mamy Coco. Une belle histoire, simple, lumineuse et heureuse, comme nous les aimons tant dans notre Maxi Flash.

À bientôt et bonnes vacances, les Maxi-Läsers, à bientôt pour de nouvelles aventures dans un petit recoin de notre paradis alsacien.

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