dimanche 6 octobre 2024
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Laetitia Bléger – 20 ans aux sommets

Il est loin le temps de l’élection de Miss France, 20 ans cette année. Depuis, la Colmarienne a vécu 1000 choses. La plus sportive des miss ne passe pas son temps dans les médias français. Elle préfère l’air de son Alsace natale, les valeurs du sport, la nature et la montagne. Depuis plusieurs années, sa passion la mène sur les plus hauts sommets de la planète : le Kilimandjaro, l’Aconcagua, le Mont-Blanc et peut-être bientôt l’Everest. Elle s’engage aussi dans des trails, elle a couru le 50 kilomètres du Grand Est by UTMB. À 42 ans, Laetitia Bléger incarne une joie de vivre communicative et le goût du dépassement de soi. Cette grande aventurière de la vie est la première invitée de la rédaction.

Vous êtes Colmarienne. Vous sentez-vous un peu plus Alsacienne, ou un peu plus Colmarienne ? 

Le deux. À l’étranger, ou en Suisse chez mon amoureux, quand on me demande si je suis Française, je dis toujours que je suis Alsacienne. Cette après-midi, j’ai un rendez-vous avec une copine, je vais aller manger mes tartes préférées à Colmar. C’est une ville que j’adore, elle est hyper agréable. Lorsque des amis viennent visiter la région, je les emmène automatiquement à Colmar. 

Il y a 20 ans, le 11 décembre 2003 à Deauville, vous êtes devenue la 74e Miss France, pensez-vous encore à ce moment ? 

C’est clair que je ne vis pas dans le passé, je ne suis pas quelqu’un de nostalgique, cela m’arrive, mais c’était une seule année dans la vie.

C’est un énorme tremplin, une énorme médiatisation sur le moment et je suis très reconnaissante, car cela m’a ouvert tellement de portes, mais 20 ans plus tard, j’ai porté plus de baskets que de talons aiguilles. 

Un petit mot sur Madame de Fontenay, vous avez déclaré qu’elle avait changé votre vie, qu’une Miss France sans elle n’était pas une Miss France…

Oui, pendant mon année de Miss France, n’importe où, les gens voulaient voir Geneviève, ils voulaient prendre une photo avec Miss France, mais aussi Geneviève, c’était comme ça.

C’était la reine des miss. Sa disparition m’a attristée, j’ai fait ma petite prière de mon côté. Tous les souvenirs de cette année-là sont revenus. J’ai écrit à son fils, j’ai toujours été proche de lui, de sa femme et de ses filles, ils m’ont promis de venir en Alsace bientôt. 

Vous avez vécu autant de temps avant que depuis Miss France, quelle est la partie la plus belle, la plus intéressante, la plus heureuse ? Avant ou après ?

Avant il y a l’enfance, l’innocence, la pureté. C’est tellement chouette d’être un enfant. Je viens d’emmener ma nièce à Europa-Park, je me suis dit que quatre ans c’est quand même un âge très cool.

Moi, j’ai eu beaucoup de chance, je suis né dans un domaine viticole, on était toujours dehors, j’ai été gâté, même si l’on ne partait pas en vacances parce que mes parents travaillaient énormément. C’est d’ailleurs pour ça que j’ai voulu devenir hôtesse de l’air, pour voyager.

Après, dans la deuxième partie, j’ai été heureuse de quitter Paris il y a 6 ou 7 ans, en revenant vivre en Alsace, je me suis vraiment retrouvée. Je suis maintenant en accord avec moi-même, proche de la nature. 

Après le Kilimandjaro, l’Aconcagua, où en êtes-vous de vos aventures en montagne ? 

Je suis allée au Népal, à la frontière du Tibet, un coin incroyable. J’ai tenté un 7200 mètres, mais je ne suis pas arrivé au sommet, les vents étaient hyper violents. 

J’étais déçu de ne pas faire le sommet, mais cela fait partie du jeu.

Finalement, quand je pense à ce voyage et aux rencontres, c’était une super expérience, cela m’a marqué à vie, j’y retournerai.

L’été dernier, vous avez fait le Mont Blanc ? 

Oui, je voulais le faire depuis super longtemps. Comme la voie classique est devenue beaucoup trop dangereuse, on est passé par l’arête nord du Dôme du Goûter, c’est plus long, plus raide, il n’y avait personne et nous avons eu de bonnes conditions, c’était génial, je me suis retrouvée là, avec mon guide, départ à deux heures du matin de la cabane à 3000 mètres, une grosse journée jusqu’au sommet, c’était juste incroyable. Un lever de soleil inoubliable. 

Qu’est-ce qui vous passionne dans ses aventures ? 

C’est le dépassement de soi, mais surtout les aventures humaines, les rencontres, on vit des choses exceptionnelles dans des décors de rêve. Il y a le partage, la solidarité, on fait l’aventure. Et une fois que l’on a goûté à cela, on ne peut plus s’en passer. J’aime sortir de ma zone de confort, et peut-être que j’ai besoin de cela pour apprécier mon quotidien, et retrouver mon lit.

Vous êtes la plus sportive des miss, c’est clair, vous êtes carrément une athlète de haut niveau…

Non, peut-être pas, mais j’aurais adoré cette vie-là. Quand j’étais petite, je rêvais d’être Miss France et d’être hôtesse de l’air, mais j’aime être dehors, j’ai le goût de l’effort, j’aime me surpasser, cela fait partie de ma vie.

De quoi est remplie votre vie professionnelle ? 

J’étais hôtesse que l’air dans l’aviation d’affaires, mais j’ai démissionné, cela ne me correspondait plus du tout. Ces derniers temps, j’ai fait quelques vidéos pour des offices de tourisme en Alsace, et j’ai des partenariats avec des marques, mais des marques qui me correspondent vraiment, que pour certaines j’ai démarchées moi-même, car je souhaite qu’elles soient françaises, naturelles. Et puis, je suis en train de faire une formation pour devenir instructeur de la Méthode Wim Hof. 

Qui est-ce ? 

C’est un Néerlandais qui a créé une voie pour redécouvrir ses capacités physiques et mentales, grâce à la synergie des exercices de respiration, de l’exposition au froid et de l’entraînement mental. C’est basé sur ces trois piliers, une méthode pour devenir plus fort et développer une meilleure santé, être plus heureux. Après mes expériences en montagne et notamment à l’Aconcagua et au Népal, où j’ai souffert du froid, il fallait que je fasse quelque chose pour apprendre à accepter le froid, ne plus subir, j’ai commencé à m’immerger dans des bains glacés. Ce fut une révélation. J’ai très vite ressenti les bienfaits de cette méthode, la dopamine est multipliée par 250. Évidemment, il faut être en bonne santé, si l’on a des problèmes cardiaques, on ne va pas s’immerger dans un bain froid. J’ai envie de transmettre cette méthode en Alsace.

Vous allez fêter vos 20 ans de Miss France ? 

Je ne sais pas, je serai peut-être invitée par le comité. Et je ferai un petit post sur Instagram.  

Propos recueillis et rédigés par Éric Genetet

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