Partout en Alsace, jusqu’au 22 novembre, a lieu le festival Décodage, qui s’intéresse aux médias et au sport, aux fake news, et tente de développer l’esprit critique. Festival d’utilité publique ! Comprendre les rouages de la médiatisation, les choix de communication où l’on dit ce que l’on veut bien dire mais pas trop non plus, cela devrait presque être enseigné dans les écoles, tant les réseaux sociaux et leurs usages ont pris de l’importance. Chacun y publie tout et n’importe quoi, sans contrôle, sans filtre. Et chacun y est confronté avec son expérience… ou non.
C’est aussi l’occasion de s’interroger sur les propos des uns et des autres. On constate de nos jours qu’on est dans l’univers de la « petite phrase ». Ah ! Vous avez entendu ce qu’il a dit ? Qu’en pensez-vous ? On ne s’intéresse même plus aux faits, mais on va analyser l’analyse faite par une personnalité qui n’a pas plus de connaissances sur le sujet que vous ou moi.
Quand le piège se referme
Dans ce petit jeu qui ressemble à un piège qui se referme, on exhorte les sportifs par exemple à se positionner sur des sujets de société. Mais pourquoi Mbappé ne prend-il pas position dans le conflit israélo-palestinien ? Peut-être parce que ce n’est pas son rôle, ou qu’il n’a rien à dire. Ou au contraire qu’il a tout à perdre à ce que sa pensée soit déformée, sortie de son contexte, ré-interprétée. On lui reprochera ce qu’il dira, tout comme on lui reproche de ne rien dire. Quelle époque formidable !
Sans aller jusqu’à utiliser l’Intelligence Artificielle, on sait à quel point un montage audio ou vidéo peut faire dire tout et son contraire selon ce qu’on coupe, et comment on le présente. C’est vieux comme le monde – ou presque. Il devient indispensable que l’on prenne tous conscience qu’on peut vite tomber dans ce sable mouvant de la désinformation, qui nous absorbe lentement mais sûrement. Respirez tant que vous le pouvez.